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Avec son franc-parler qui
le caractérise, Erick Fearson, chasseur de fantômes, nous emmène à la
rencontre des spectres de Pluckley, un petit village réputé hanté du sud
de l'Angleterre dans lequel il s'est rendu en juin 2004. A l'origine, il
devait explorer Canterbury mais sa curiosité et son intuition l'ont
entraîné ailleurs, sans doute guidé par des voix d'outre-tombe ! Retour sur un mystérieux voyage, aussi gothique que
romantique, sur les traces des revenants du Kent qui gardent jalousement
leurs secrets... mais toujours avec flegme !
Par Erick Fearson
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J’aimerais vous
narrer aujourd’hui l’une de mes nombreuses chasses aux fantômes.
Elle a pour décor le Sud de l’Angleterre et s’est déroulée il y
a presque un an maintenant, c’est-à-dire en juin 2004. Il faut
dire que la Grande-Bretagne est un vivier inépuisable de
spectres en tous genres. Je vous rassure : la France aussi
regorge de fantômes mais les Français sont plus que réfractaires
à se confier sur le monde tabou de l’au-delà. Les raisons en
sont nombreuses : crainte du ridicule, peur qu’on ne les prenne
pour des personnes psychologiquement fragiles,… |
Et puis rappelons que la
France est le pays du cartésianisme par excellence. Tous ces facteurs
font qu’il est plus facile de discuter de ce sujet avec les
Britanniques. C’est pourquoi c’est toujours un plaisir de me rendre dans
la « perfide » Albion. De plus, je dois avouer que j’apprécie sans
réserve l’humour anglais ainsi que le flegme qui les caractérise. A
contrario, la vulgarité, la prétention et l’humour assez gras des
Français m’épuisent par moment. Autant vous le dire, j’ai parfois honte
d’être français, surtout quand je me rends à l’étranger (je sens que je
vais encore me faire des amis !)
Mardi 1er juin 2004
Ce voyage est totalement improvisé puisque
nous l’avons décidé 2 jours plus tôt. Nulle préparation comme j’ai
l’habitude de le faire avant une chasse aux fantômes. Celle-ci se fera
donc au « feeling », au hasard des chemins de traverse que nous
déciderons d’emprunter. Mais pour ne pas nous éparpiller, nous nous
limiterons au Kent, charmante région du Sud-Est de la Grande-Bretagne.
Pour coller à l’ambiance, j’embarque avec mon amie dans ma berline
typiquement « British » (Rover Seventy-Five Luxe pour les connaisseurs).
Direction l’Angleterre et plus précisément Canterbury, ville que je
connais un peu et que j’adore pour son architecture, son atmosphère, ses
boutiques et bien sûr… ses fantômes !
Après avoir débarqué du Ferry, nous
arrivons à Canterbury en début d’après-midi et comme à mon habitude
quand je suis dans cette cité, je pars fouiner parmi les bouquinistes de
la ville, à la recherche de quelques livres rares sur l’univers des
spectres. J’y trouverai bien quelques perles qui auront une place
d’honneur dans ma bibliothèque. J’explique à l’un des bouquinistes que
je suis chasseur de fantômes, et à tout hasard, je lui demande s’il
connaît quelques lieux hantés dans la région.
« J’imagine que vous connaissez Pluckley ? »
me demande t-il.
« Non, je ne connais pas cet endroit ».
Surpris de mon ignorance, il ajoute d’une
voix grave :
« Alors c’est là-bas que vous devez vous
rendre. Pluckley est le village le plus hanté d’Angleterre ».
Inutile de vous préciser qu’il m’avait
ferré instantanément et qu’après nous avoir expliqué comment s’y rendre,
nous écourtons notre séjour à Canterbury et mettons le cap sur Pluckley
et ses innombrables fantômes. Désolé chers amis, mais je vous parlerai
des spectres de Canterbury une autre fois. Les revenants de Pluckley
nous attendent. De plus, ce charmant libraire nous donne l’adresse d’un
B&B à proximité du village où nous pouvons passer la nuit. Malgré ses
douze spectres officiels, je précise que ce petit village n’est pas le
village le plus hanté d’Angleterre puisque le bourg de Bramshott dans le
Hampshire en compte officiellement dix-sept. Néanmoins Pluckley reste à
ce jour le hameau le plus hanté du Kent.
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Situé au Nord-Ouest de Ashford, Pluckley
est vraiment perdu au cœur de la campagne anglaise. Fort
heureusement, mon GPS m’est d’un grand secours car tout le
trajet se fera par de petites routes sinueuses. À mesure que
nous progressons vers ce village fantôme, la campagne se fait
plus verdoyante et, sous un ciel chargé parfois traversé par un
pâle rayon de soleil, une pluie fine nous accompagne. Par
instants, nous traversons quelques nappes brumeuses,
annonciatrices de quelques évènements surnaturels. Du moins je
l’espère ! Nul doute, nous sommes bien en Angleterre et, par
moment, la région me rappelle la Normandie. Nous sommes à deux
kilomètres du bourg quand nous faisons une halte au B&B indiqué
par le bouquiniste. Malheureusement nous arrivons un peu tard.
L’endroit est complet. |
Nous
reprenons la route en espérant trouver au village, une chambre pour la
nuit. Nous atteignons le hameau par la B2077. Il est 18 heures passé et
le village semble mort ! Pas une âme en vue et la seule boutique du coin
est fermée. Cependant, le « Black Horse », pub siégeant parmi un
ensemble de cottage et jouxtant le cimetière, semble ouvert. Peut-être
ont-ils une chambre pour la nuit.
Le « Black Horse »
J’avoue que j’aimerais y passer la nuit
car le lieu a la réputation d’être hanté. Les propriétaires actuels,
comme leurs prédécesseurs d’ailleurs, sont régulièrement les
« victimes » de la hantise. Il semblerait que des objets disparaissent
mystérieusement, principalement des vêtements. Après des recherches
minutieuses et infructueuses, et quand tout espoir de retrouver ces
objets s’est évanoui, ceux-ci réapparaissent soudainement et tout aussi
mystérieusement, dans des endroits qui ont été fouillés maintes fois
auparavant. Notons que les clients et le personnel de l’établissement
sont eux aussi les « victimes » bien involontaires de la hantise.
Néanmoins, l’atmosphère de cet endroit est plutôt paisible et la hantise
est plus ennuyeuse et frustrante que dangereuse et effrayante.
À mon grand dam, l’établissement est
complet lui aussi. Cependant, le propriétaire nous aiguille sur l’autre
pub du village qui lui aussi est hanté ! Apparemment chaque
établissement ici possède son propre fantôme. Ce qui n’est pas pour me
déplaire, je l’avoue. Avant de nous y rendre et éviter une nouvelle fois
la déception, nous téléphonons. Miracle, il y a de la place ! Nous
sommes attendus et sans plus tarder nous nous dirigeons vers le « Dering
Arms » situé à 1 kilomètre d’ici.
Le « Dering Arms »
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Imposant ! Ce
petit manoir qui est la réplique exacte d’un manoir déjà
existant et qui fut un ancien pavillon de chasse s’érige devant
nous majestueusement. Devant cette vision venue d’un autre
temps, j’ai l’impression de faire partie d’un roman de Sir
Arthur Conan-Doyle et m’attends à voir surgir Sherlock Holmes !
Mon amie et moi entrons fébrilement dans l’établissement qui ne
nous déçoit pas. L’intérieur est à la hauteur de sa façade.
L’accueil est chaleureux. |
Les antiquités meublent l’endroit avec
goût pendant que le feu crépite dans la cheminée et réchauffe ainsi
l’atmosphère, propice au surnaturel. Ce pub est à l’image que l’on se
fait d’un lieu hanté. Attention donc à ne
pas laisser notre imagination fantasmer et à percevoir des fantômes là
où il n’y en a pas. Avant de nous installer dans notre chambre, nous
réservons une table pour 20 h 30, c’est-à-dire dans une demi-heure. La
chambre est un peu austère et le confort est spartiate. Mais devant la
difficulté de trouver un endroit pour dormir, nous ne serons pas
difficiles. Et puis l’établissement étant hanté, cela vaut mieux que
n’importe quel hôtel aseptisé !
20 h 30 : Dîner aux chandelles dans un
décor proprement hallucinant ! Entre ombres et lumières, la lueur des
flammes des bougies dansant sur les murs donne à l’atmosphère, sombre
mais néanmoins empreinte d’un charme typiquement « british », un côté
indéniablement spectral. Malgré les idées reçues sur la cuisine
anglaise, celle-ci est réellement délicieuse. Notons que le propriétaire
et chef cuisinier James Buss a remporté plusieurs prix récompensant sa
cuisine essentiellement tournée vers les produits de la mer. Ce repas
est un régal. Les clichés ont la vie dure mais si vous décidez de faire
une escapade en Grande-Bretagne, je vous conseille de vous restaurer
dans les pubs. La cuisine est vraiment bonne et copieuse. Alors que de
l’autre côté du hall d’entrée, l’ambiance du pub bat son plein, la salle
de restaurant est plutôt calme et feutrée. La fin du repas approche et
je demande à la jeune serveuse si elle a eu vent des phénomènes de
hantises au village et plus précisément ici même au « Dering Arms ».
« Je suis désolée » me dit-elle « mais je
ne suis pas de la région et je travaille ici depuis 1 mois seulement.
Avant de venir à Pluckley, je ne savais pas que ce lieu était hanté et
je suis surpris du nombre de personnes qui me demandent des informations
concernant ces hantises. Ce que je sais, c’est que, durant Halloween,
c’est-à-dire le 31 octobre, les gens affluent des quatre coins du pays
pour célébrer cette fête et peut-être aussi pour apercevoir ces
spectres. Quant à moi, je n’ai rien vu jusqu’à présent ».
Renseignements pris, il semble
effectivement que, durant chaque nuit d’Halloween, une foule nombreuse,
amatrice de fantômes, se presse et se donne rendez-vous dans ce bourg où
se situe peut-être l’une des nombreuses portes permettant d’accéder au
monde des esprits. Cependant, ces dernières années, quelques actes de
vandalisme ont perturbé la vie de plusieurs habitants. La police veille
donc aujourd’hui à ce qu’il n’y ait plus de débordements durant ce
rassemblement.
Je n’en saurai pas plus ce soir. Le
propriétaire et les employés étant très occupés, nous décidons de monter
dans notre chambre et d’enquêter plus en profondeur le lendemain. Le
propriétaire habitant non loin du pub, je précise qu’à la fermeture de
l’établissement, il n’y aura plus personne en ce lieu. Nous serons les
seuls locataires de cet endroit isolé au milieu de nulle part. La nuit a
étendu son noir manteau sur la contrée et l’atmosphère est propice à la
rencontre avec le monde de l’invisible. Paradoxalement, l'environnement
est calme mais néanmoins chargé. Je précise aussi que mon amie est
médium et me dit ne rien ressentir. Mais elle n’ose pas se rendre aux
sanitaires situés à l’extérieur de la chambre. Je vois qu’elle n’est pas
rassurée mais ne dit mot. Quand à moi, je décide de me plonger dans les
« Ghosts Guides » que j’ai dénichés ce jour même à Canterbury. Se
plonger au cœur de la nuit dans quelques lectures d’outre-tombe, de
surcroît dans un véritable pub hanté, est un moment rare que je déguste
avec délice. L’atmosphère est toujours aussi lourde et l’endroit bien
vivant. J’entends quelques bruits bizarres mais je ne m’inquiète pas
outre-mesure. Les bruits sont monnaie courante dans ces vieilles
bâtisses. Cependant, il est vrai que le manoir semble habité par
quelques entités venues d’un ailleurs indéfinissable. Mon amie dort
depuis un moment et je plonge à mon tour lentement mais sûrement dans
les bras de Morphée…
Mercredi 2 juin
9 h 30 : Je me lève et je prends une
douche rapide pour ne pas manquer le fameux breakfast
britannique. Nous sommes un peu surpris en pénétrant dans la salle du
petit-déjeuner car l’endroit est étrangement désert. Sur la table, nos
deux couverts sont dressés mais personne à l’horizon. Nous nous
installons quand soudainement la gouvernante fait son apparition.
Celle-ci se prénomme Jean (prononcez « Jine ») et représente tout à fait
l’image que l’on se fait de la gouvernante anglaise : sympathique et
possédant une certaine retenue. Elle nous sert le petit déjeuner et sans
plus tarder je questionne la Lady d’un certain âge à propos de la
hantise du pub. Voici ce qu’elle nous apprend :
« Effectivement, cette demeure est hantée
depuis fort longtemps maintenant. Le fantôme qui hante ce lieu est une
vieille femme qui s’installe toujours à cette table près de la fenêtre.
Son regard mélancolique se perd continuellement vers l’extérieur. Sa
présence paraît tellement réelle, qu’elle est souvent prise par erreur
pour une cliente. Mais son accoutrement d’un autre temps soulève
quelques questions et quand on s’attarde sur sa présence, elle choisit
cet instant précis pour disparaître brusquement. Jamais personne n’a su
qui elle était ».
« Avez-vous déjà été en présence de ce
revenant ? ».
« Non jamais, mais il apparaît de temps en
temps à certains clients ».
« Personnellement, croyez-vous aux
fantômes ? ».
« Bien sûr, c’est une évidence ».
« Avez-vous été témoins de phénomènes
anormaux dans cet endroit ? ».
« Oui, une seule fois en quatorze ans de
service dans cette maison. Ça c’est passé dans cette même salle. Ce
matin-là, j’étais seule comme d’habitude, et je me suis sentie observée
alors que je nettoyais la salle. Je me suis tournée vers le bar et le
verre posé sur celui-ci s’est mis à bouger légèrement. Il s’est mis
ensuite à léviter à 30 cm au-dessus du bar, a fait un tour sur lui-même
avant de se reposer doucement ».
Surpris par ce témoignage étonnant, je lui
demande quelle fut sa réaction à cet instant. Son réflexe fut à la
hauteur de l’humour qui caractérise les Anglais. Gardant son sang-froid
comme savent si bien le faire les Britanniques, et toujours face au bar,
elle demanda flegmatiquement :
« Puis-je vous aider ? »
Blague à part, Jean est tout à fait
sérieuse quand elle m’expose cet incident. Elle m’explique que,
plusieurs fois, elle a eu la visite de spectres. Non pas au « Dering
Arms » mais chez elle. Lors d’une partie de jeu avec le chien de la
maison, l’atmosphère devint chargée. Le chien, habituellement joueur,
refusa d’aller chercher dans le corridor la balle qu’on venait de lui
lancer. Le soir venu, le fantôme de sa belle-mère se manifeste dans le
salon. Il est porteur d’un message positif provenant du mari de Jean :
Il est heureux là où il est et elle n’a pas à s’inquiéter. Notons qu’il
s’est suicidé quelque temps auparavant. La seconde manifestation qui eut
lieu cette fois dans la chambre fut celle de sa propre mère. Elle est
apparue pour donner des nouvelles du frère de la gouvernante, lui aussi
décédé. Jean me précise que ces apparitions ne sont pas effrayantes,
mais plutôt positives et que ces évènements étranges ne la dérangent
absolument pas. Elle finit par m’avouer que de nombreuses propriétés
privées sont hantées ici à Pluckley. Les propriétaires préfèrent ne pas
en parler pour éloigner les curieux. Ce qui fut d’ailleurs un problème
par le passé.
Avant de quitter le « Dering Arms », Jean
nous indique quelques lieux hantés situés dans le village et autour de
celui-ci. Nous commençons par l’église St Nicolas et son cimetière niché
au cœur du bourg.
St Nicholas Church et son
cimetière
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Le temps est
ensoleillé malgré le fond de l’air qui reste frais. Nous
pénétrons sur cette terre consacrée. Peut-être aurons-nous la
chance de croiser la Dame Rouge. Pourquoi l’appelle-t-on ainsi ?
Est-ce due à la couleur de ses cheveux ou de sa robe ? Ou
peut-être à cause du halo lumineux rougeâtre qui accompagne son
spectre ? En tout cas, nul ne le sait…Ce que l’on sait en
revanche, c’est qu’elle est décrite comme un fantôme qui
souffre. Cela est dû sans doute à l’impression qu’elle laisse
quand elle erre lugubrement entre les sépultures. |
Elle cherche le corps de son bébé enterré quelque part
dans une tombe sans nom. Marié à l’un des membres de la famille Dering,
il semblerait que le bébé de cette femme soit mort à la naissance. Il
est difficile de savoir pourquoi ce bébé fut enterré loin du caveau
familial dans un lieu tenu secret. La mort de l’enfant étant survenue
avant le baptême. Cela pourrait expliquer qu’il n’ait pu bénéficier
d’une inhumation chrétienne. Cependant, le cimetière étant une terre
sanctifiée, selon les rites, son corps n’aurait pu être enterré là... Du
moins officiellement ! Si sa mère le cherche en ce lieu, c’est
vraisemblablement parce qu’il fut justement enterré en secret quelque
part dans ce cimetière.
Les sens en éveil, je déambule parmi les
pierres tombales. L’endroit est plutôt paisible. Seul le chant des
oiseaux trouble le silence de ce lieu de repos éternel. Si je ne
remarque aucune activité paranormale, il y a néanmoins certains endroits
du cimetière qui semble habités par je ne sais quoi. Par instant, une
profonde mélancolie me submerge alors que rien ne peut expliquer
objectivement l’émergence de ce sentiment. Capterais-je les émotions de
la Dame Rouge ? Peut-être… Cependant la Dame Rouge n’est pas la seule
habitante de cet endroit.
L’église est, elle aussi, hantée par le
spectre d’une femme. Cette apparition que l’on surnomme la Dame Blanche
était la femme de Lord Dering, il y a de cela quelques cinq cents ans
maintenant. Sa beauté était certainement ce qui la caractérisait
le plus. Il n’est donc pas surprenant qu’à sa mort, survenue
tragiquement durant sa jeunesse, son mari a cherché à préserver
éternellement sa beauté. Incapable d’accepter la décomposition
inéluctable de sa belle, le mari fit embaumer le corps. Le
cadavre fut ensuite scellé dans une série de cercueils, lesquels
furent placés dans un coffre en chêne. Elle repose ainsi,
habillée d’une somptueuse robe avec une magnifique rose rouge
brodée sur la poitrine. |
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Protégée ainsi des ravages du temps, cette
prison mortuaire élaborée peut, sans que cela puisse être prouvé,
retenir son esprit tourmenté. Son spectre apparaît dans l’église, proche
du caveau familial dans lequel cet étrange cercueil fut déposé.
Il semble que le fantôme de la Dame
Blanche se manifeste aussi sur son ancien lieu de résidence au Surrenden
Manor. Malgré sa destruction par le feu en 1952, ce spectre continue de
hanter cet endroit. Durant la première guerre mondiale, ce manoir était
occupé par un riche américain, Walter Winan. Celui-ci était chasseur et
propriétaire de chevaux de réputation mondiale. D’après les témoignages
des locaux et de son staff, la Dame Blanche apparaissait souvent dans la
bibliothèque. Walter Winan voulu en avoir le cœur net. La nuit de Noël,
carabine sur les genoux, il se posta ainsi dans la bibliothèque,
attendant l’apparition... Effectivement, le fantôme apparu soudainement.
Stupéfait, Walter vida son arme sur la Dame Blanche ! Sincèrement, quel
est le pouvoir d’une arme à feu contre un revenant ? Aucun pouvoir bien
évidemment ! C’est pourquoi les balles traversèrent le spectre avant de
finir leur course dans le mur. Au même instant, l’apparition s’évanouit…
Beaucoup de phénomènes bizarres eurent lieu dans ce manoir. Notamment,
nombreux sont les cas de poltergeists. La rumeur dit d’ailleurs
que c’est un poltergeist qui fut à l’origine de l’incendie de la
bâtisse survenu en 1952. Hormis la Dame Blanche, un autre spectre aurait
été aperçu à la fenêtre de l’une des chambres du manoir : un jeune homme
au visage pâle qui se serait suicidé au 19ème siècle. Il est possible
que ce soit lui le responsable des nombreux évènements étranges survenus
dans cette habitation.
Il est temps pour nous de quitter l’église
si nous voulons avoir un peu de temps pour visiter les autres lieux
hantés de Pluckley. Cependant, il nous sera impossible de visiter tous
les lieux hantés de ce village. Car en plus des lieux officiellement
recensés, beaucoup d’habitations font l’objet de hantises. Voici
néanmoins quelques lieux de ce bourg qui combleront, je l’espère, votre
appétit insatiable d’amateur de fantômes.
The Old Mill
Non loin de l’église et à l’Ouest de la
rue principale se trouve le vieux moulin, ou du moins ce qu’il en reste.
Tenu en 1930 par un meunier du nom de Richard Buss, ce moulin à vent,
entièrement en bois, date du 19ème siècle. Lors d’une violente nuit
d’orage d’avril 1939, il fut détruit par la foudre. Aujourd’hui, il n’en
subsiste que les fondations. Mais si l’on en croit la population, les
ruines de ce moulin de l’ère victorienne sont régulièrement visitées par
le fantôme d’un meunier. Difficile de savoir qui est ce meunier, mais
d’après certains, ce serait le spectre de Richard Buss. Cela semble peu
probable. Il n’aurait aucune raison de revenir tourmenter ce lieu
puisqu’il est mort de mort naturelle. Alors qui est ce revenant et
pourquoi revient-il ? Impossible à dire. Seule certitude : la régularité
de ses apparitions. Les soirs d’orage à Pluckley, nous pouvons
apercevoir une forme noire se déplaçant autour de ce qui reste du vieux
moulin.
Le fantôme du maître
d’école
L’année 1920 fut une année tragique pour
le maître d’école. En prenant le chemin de l’école, un petit groupe
d’écoliers fit une découverte macabre. Non loin du vieux moulin, ils
découvrirent pendu à un arbre le corps sans vie de leur maître d’école.
Vision effroyable que ce cadavre se balançant au gré du vent. Pourquoi
s’est-il donné la mort ainsi ? Le mystère est voué à le rester ! Mais
quand la lune est pleine et que les nuits sont claires, vous pouvez
apercevoir de manière récurrente, dans le silence de l’obscurité, le
fantôme du maître d’école, pendu au bout de sa corde…
Le carrosse fantôme
Beaucoup de témoignages font état d’un
attelage spectral traversant le village à de nombreux endroits. Il peut
notamment être aperçu sur l’axe principal du hameau, la B2077, et
précisément vers Maltman’s Hill en direction de Smarden. Il fut aussi
aperçu voyageant sur l’ancienne voie romaine. Ce carrosse est parfois
décrit comme un attelage à deux roues tiré par un seul cheval, alors que
d’autres parlent d’un véhicule à quatre roues tiré par plusieurs chevaux
sans tête. Existerait-il plusieurs carrosses fantômes ? On pourrait le
croire…
Notre planning ne nous permet pas de
rester plus longtemps. Nous devons reprendre la route et chercher un
endroit pour dormir ce soir avant de rejoindre Dover, ville portuaire où
nous embarquerons via le Ferry vers la France. De nombreux fantômes
résident au cœur de ce village perdu du Kent. Ils vous attendent. Je
vous invite à vous y rendre et à découvrir ces lieux, mais vous pourrez
aussi y rencontrer les spectres suivants : le Colonel de Parkwood, le
moine fantôme de Greystones, le maçon « hurleur », la « Tudor Lady » de
Rose Court, la bohémienne de Pinnock Stream et beaucoup d’autres…
Nous trouverons un excellent B&B à
Swingfield non loin de Dover : « The Old Kent Barn ». Si vous êtes dans
la région, je vous le conseille fortement. L’accueil est chaleureux, le
service est sans faute et les propriétaires, M. et Mme Simmons, fort
sympathiques.
Jeudi 3 juin
Après avoir avalé un breakfast digne de ce
nom, nous filons vers notre destination. Arrivé à Douvres (Dover), je
profite d’un peu de temps libre pour faire un peu de shopping et
notamment pour acheter les DVD manquants de l’émission culte : « Most
Haunted ». À l’heure dite, nous embarquons sur le Ferry en laissant
derrière nous ce pays où les fantômes semblent plus nombreux que dans
n’importe quelle autre partie du monde…
Dernier petit détail : L’imposant château
de Dover fait l’objet d’une grande hantise. Mais ceci, chers amis, est
une autre histoire… E.F.
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Carnet de route :
The
Dering Arms
Station Road, Pluckley,
Kent TN27 0RR
Téléphone : 01233 840371
Fax : 01233 840498
Email : jim@deringarms.com
Website :
www.deringarms.com
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The Old
Kent Barn
Mr &
Mrs Hilary and Roger Simmons
Smersole farm
Swingfield, nr Dover
Kent CT15 7HF
Téléphone : 01303 844270
Mobile : 07702 621 191
Email :
hilaryjanesimmons@zoom.co.uk |
Pour s'y rendre :
En venant de Dover, prendre la A20 en
direction de Folkeston. Puis prendre la A260 vers Canterbury. Traverser
Hawking puis Swingfield, tourner tout de suite à droite après
MacFarlane's nursery, suivre le panneau indiquant Swingfield Street et
Lydden. La ferme se trouve 650 yards [environ 600m] sur la
droite.
Crédits photographiques : Erick Fearson |