Ceux qui ont des œillères au coin des yeux ne verront en Marc Menant que l’animateur de radio et de télévision qui s’est intéressé aux mystères du paranormal. Mais ils ne verront pas la curiosité, le sens de l’humour et l’appétit d’expérience de ce touche-à-tout au franc-parler qui refuse le titre de porte-voix des témoins du surnaturel. Il a pourtant animé pendant 6 ans une émission sur Europe 1 consacrée aux phénomènes inexpliqués, tenant la France en haleine tous les dimanches matin. Mais, pour lui, c’est une perle rare, pas un filon, qu’il veut accrocher au collier de sa carrière. Journaliste sportif, animateur des jeux de 20 heures, présentateur météo et chasseur d’aventures, Marc Menant est le commentateur de l’indicible dans l’action. Cobaye insatiable des étrangetés du monde, il se glisse, sans pudeur, dans la peau d’un enquêteur, témoin des richesses de l’esprit humain.

Intègre, il critique violemment les bien-pensants, cachés lâchement derrière la rigidité des savoirs scientifiques, pourtant en perpétuelle évolution. A défaut de dialoguer avec les morts ou de lire dans les boules de cristal, il interroge, par métaphore, le surnaturel qui l’invite chaque jour au questionnement, à la remise en cause de soi, à l’écoute des autres. Et, même s’il préfère l’amour à la mort, les fantômes et leur impact émotionnel ne le laissent pas indifférent. Le paranormal et les médias se livreraient-ils à une guerre des gangs ? Dans les locaux d’Europe 1, enfermés pendant plus d’une heure dans un studio d’enregistrement, il s’est confié à Maison-Hantee.com, sans tabou. Rencontre avec un gymnaste de l’intellect ! Accrochez-vous, c'est de la haute-voltige au-dessus des mots...

Propos recueillis par Olivier Valentin

Maison-Hantee.com : Vous avez commencé votre carrière comme journaliste sportif à la radio puis à la télévision, aux côtés de Robert Chapatte, dans Stade 2.

Marc Menant : Oui, c’est Robert qui m’a fait venir à la télévision. Pour l’anecdote, je m’étais fâché avec lui quand j’étais jeune journaliste à RTL. Nous devions faire une chronique sur le Tour de France. C’était une belle récompense, en début de métier, de me retrouver sur un tel événement. Au dernier moment, on nous annonce que c’était Robert Chapatte qui tiendrait chronique à notre place. Et quand je me suis retrouvé face à lui, en Belgique, au départ de la course, j’ai eu ce mot malheureux pour un jeune, assez présomptueux : « merci de nous avoir piqué notre boulot ! ». Sur ce, il a refusé de faire la chronique. La direction est intervenue, rappelant que s’il y avait un choix à faire, il était tout de suite fait sur Robert Chapatte. Par conséquent, Robert m’a fait la tête. Il ne voulait plus me dire bonjour. Un jour, il m’a regardé et écouté faire l’arrivée. C’était un moment où il n’intervenait pas à l’antenne. Et m’a dit « j’aimerais que tu viennes avec moi à la télévision ». C’est comme ça que j’ai quitté la radio pour le petit écran (rires).

Maison-Hantee.com : A cette époque, vous vous distinguez comme reporter dans l’action, un concept d’animation-témoignage qui vous permet de faire vivre aux spectateurs les émotions d’une expérience forte "de l’intérieur".

Marc Menant : Vous savez, je suis pour des fidélités à durée déterminée. Il faut donner le meilleur de soi dans toutes les situations puis il ne faut pas hésiter à faire votre sac et vous offrir à l’inconnu, s’il y a dissonance ou allèchement qui vous attirent ailleurs. C’est ma façon d’être. Le tout, c’est de l’afficher dès le départ. J’ai donc été contacté par Christophe Izard qui faisait les mercredis après-midi sur TF1 [directeur des programmes jeunesse de TF1 de janvier 1975 à mai 1987, créateur de Casimir]. Dès la troisième émission de Stade 2, il m’a demandé de venir sur TF1 pour faire une émission pédagogique le mercredi après-midi réservée aux gamins. Je lui ai dit que je voulais bien prendre le risque de rompre mon contrat avec la 2 mais je voulais inventer quelque chose : faire du commentaire dans l’action, permettre à des enfants (puisque le programme était destiné aux jeunes) de vivre par procuration à défaut d’être dans l’élan eux-mêmes des grandes sensations. Qu’ils puissent vibrer rien qu’en nous regardant. A la télévision, quand il y avait une image spectaculaire, on laissait parler l’image, avec une musique. J’ai dit : « La musique dorénavant, ce sera moi ! ». Quelqu’un voulait risquer sa peau ? Je voulais comprendre ce qui se passait dans sa tête ! Je suis donc entré chez TF1 pour créer l’émission « Ça, c’est du sport ! » dans laquelle j’ai multiplié toutes les situations les plus exposées et les plus exceptionnelles. La première fois, j’ai sauté de 2 000 mètres en deltaplane, du Brévent, et Roger Gicquel était tellement époustouflé qu’il en a parlé au journal de 20h. Et puis j’ai enchaîné les séries : les Gorges du Diable, en Bretagne, en canoë-kayac,…

Maison-Hantee.com : Les 24 heures du Mans, en 1979…

Marc Menant : C’est la première fois que, dans une grande course, un journaliste au volant d’une voiture, équipée d’une caméra, racontait en direct ce qui se passait dans sa tête. Le film a été primé au Festival du Film International Sportif. Quand j’étais gamin, vers 4 ou 5 ans, j’étais fasciné par les voitures. J’avais entendu parler des 24 heures du Mans. Et je me suis dit « un jour, je les gagnerai ! ». En prenant de l’âge, comme on dit, à 10 ou 12 ans, j’étais à l’affût des informations sur cette épreuve mythique, parcourant les magazines automobiles comme Sport Auto avec Gérard Crombac. Dès lors, je n’ai jamais bu ni fumé pour réaliser ce rêve. Imaginez l’euphorie le jour où je me suis glissé dans une monoplace à Magny-Cours et, quelques mois plus tard, aux 24 heures du Mans, avec ces gens qui côtoyaient l’indicible et l’angoisse de ne pas être à la hauteur… Ce fut l’un des moments les plus flamboyants de mon existence, gravé à tout jamais dans ma mémoire. J’ai eu le bonheur de recommencer quelques années plus tard. Et, en 1986, quand je suis arrivé sur la Cinquième, première version, j’ai fait acheter l’exclusivité de l’événement. Ainsi, cette chaîne, à la réputation de télévision de pacotille, a réussi à créer l’événement pendant 24 heures ponctuées par la célèbre épreuve sportive et des reportages sur la course automobile. J’ai terminé 13ème…

Maison-Hantee.com : C’est donc une méthodologie de journalisme que vous avez mise en place et que l’on retrouvera dans le domaine du paranormal. Nous allons y venir…

Marc Menant : Si on reste journaliste, il y a, à mon sens, une frustration car on passe son temps à être un observateur. Ce que je supporte mal. J’aime me sentir concerné par un événement. Tendre un micro et faire accoucher les autres, ce n’est pas mon truc ! Si j’avais été dans ce désir de la confidence, je serais devenu curé ! (Rires) Je préfère savoir ce qui se déroule au fond de moi. D’avoir l’impudeur de révéler ce qui peut mettre un être en dissonance et de le porter à l’exaltation. Comment s’exprime le désir de vivre le merveilleux et l’incroyable ? Quelles sont les forces qui cherchent à vous immobiliser. J’aime déclencher les éléments qui renversent cet immobilisme. Si vous demandez à quelqu’un de vous révéler ce qui ce trame en lui et qu’il ne possède pas les capacités à la rhétorique, ça manque de force de conviction, par manque de vocabulaire ou par pudeur.

Maison-Hantee.com : Alors je vais passer la période Jean Amadou, les Jeux de 20 heures avec Maître Capello et la météo de TF1…

Marc Menant : Passons, passons ! (Rires) Vous savez, c’est la chance d’avoir une carrière en perpétuels rebondissements, de guetter toutes les opportunités, se mettre parfois en péril, ne pas hésiter à claquer une porte pour atteindre une meilleure adéquation avec soi-même…

Maison-Hantee.com : A la fin des années 90, vient le temps de l’étrange sur les ondes d’Europe 1…

Marc Menant (coupant la question) : Je ne l’ai pas choisi ! Cela ne me concernait pas du tout. J’avais même un rejet vis-à-vis de ces sujets-là, sur fond de superstition. Cela me dérangeait. Il y a 13 ou 14 ans, j’ai connu une période difficile dans ma vie : une rupture sentimentale, plus de boulot, mon père enchaînait trois cancers… Quelques mois plus tard, après avoir bien tiré la langue, j’ai eu la chance de réintégrer TF1, à la pige, pour faire les grands reportages. Quand on est pigiste, l’investigation doit coûter le moins cher possible. Il faut donc trouver des idées qui ne nécessitent pas trop de travail en amont. J’ai alors suggéré de faire une émission sur la voyance, à la suite d’une rencontre avec un médecin, d’origine juive. Il était en quête de l’être humain, mais d’une humanité imprégnée d’indicible car il est impossible pour l’homme de se couper d’une foi, quelle qu’elle soit, contrairement à moi, très hérétique. Or, il avait couru le monde en allant de peuples premiers en peuples premiers, fasciné par ces appétits de connivence avec les forces qui nous entourent, l’animisme, etc. Il m’avait alors conseillé de consulter une voyante. Je m’y suis opposé car, pour moi, le destin ne peut être inscrit. Mais, comme je courais après le cacheton [salaire], je me suis dit pourquoi ne pas refaire un reportage dans l’action, selon la manière des 24 heures, sur les coulisses de la voyance ? Car jamais je n’avais cherché à comprendre ce milieu-là ! J’ai découvert alors toutes les façons d’entrer en résonnance avec le futur, de la boule du cristal au vol des oiseaux. M’inscrivant en cobaye, j’ai visité les voyants pour vérifier si des choses se répètent ou si des faits sont avérés. C’est ainsi devenu un Droit de savoir, un des plus regardés et salué par la presse comme un exercice de style difficile. Au-delà de prendre les gens pour des imbéciles ou de les inscrire dans des principes de croyance, l’intention était de se mettre en otage de la situation pour découvrir tout un monde.

Maison-Hantee.com : Dans ce cas, avez-vous eu l’honnêteté intellectuelle de vous mettre dans la peau de Monsieur Tout-le-Monde pour ne pas biaiser les consultations ?

Marc Menant : Je n’ai jamais caché qui j’étais : « Je suis journaliste » ! Quand quelqu’un va voir une voyance, il ne dit pas qu’il est cireur de chaussures s’il est PDG ! Il ne faut pas piéger la voyante en lui disant « vous n’avez qu’à le découvrir ! ». Quand vous allez voir votre médecin, vous ne lui posez pas la devinette : « Je suis malade. De quoi je souffre ? ». Vous donnez des symptômes et, de là, il établit un diagnostic. Je me suis donc placé dans la configuration sans chercher à biaiser qui que ce soit. J’en ai rencontré 20. On en a retenu 10. Ce qui était insolite, c’était le recoupement d’éléments de l’un à l’autre. En outre, cette enquête a eu lieu il y a 15 ans maintenant et un seul événement prédit s’est vraiment réalisé…

Maison-Hantee.com : Comment êtes-vous passé du Droit de savoir sur la voyance à l’émission sur Europe 1 qui réunissait, chaque dimanche, 900 000 auditeurs ?

Marc Menant : Je n’ai pas débuté par cela à Europe 1. J'y étais déjà. Et, à l’approche des grandes vacances, Jérôme Bellay, alors président d’Europe, me demande : « ça t’intéresse tout ce qui est bizarre ? ». Je lui rétorque que du moment où je suis à l’antenne, ce qui me plaît est d’être dans un exercice où je me remets en question. Il avait vu le Droit de savoir, sans me le dire. Et il voulait que je monte un programme pour l’été, à la place du Club de la Presse. Dès la troisième émission, on a constaté qu’il se passait quelque chose. Comme le dimanche matin était sinistré, il m’a proposé de tenir l’antenne à partir de 1998. Ça a duré 6 ans…

Maison-Hantee.com : Quel a été votre meilleur et votre pire souvenir liés à ce programme ?

Marc Menant : Le bon souvenir fut l’ouverture à une vie moins matérielle où tout ce qui se niche dans nos esprits peut s’exprimer de façon déroutante. Et de s’apercevoir que ce qu’on appelle le paranormal est sans doute le reflet des zones relativement sombres que l’on écoute plus ou moins, relevant, pour être schématique, de la psychanalyse. En fonction de ce qui se trame dans notre tréfond, il y a sans doute des réalisations que cela induit. C’est-à-dire que nous soulevons des forces qui ont une capacité de convoquer des éléments qui deviennent opératoires autour de soi, comme l’exemple des synchronicités de Jung. Pour le livre J’ai vécu le surnaturel, être dans des états modifiés de conscience m’a appris sur moi, même si je n’ai pas été confronté à des miracles, comme j’ai pu le voir chez d’autres. Je vivais pleinement ces états de conscience modifiée comme si c’était le premier degré, celui qui nous fait nous rencontrer aujourd’hui, avec des sensations, des remémorations ou des projections, "incarnables" même si elles n’étaient pas tangibles. Tout ceci fut très perturbant. Mais cela mérite d’être inventorié. Trop de gens se retrouvent confrontés à cela. Quand vous passez une soirée à dialoguer avec les morts, moi je suis persuadé qu’on ne parle pas avec eux. Enfin, quand je dis "persuadé", c’est en constat puisque j’ai été immergé dans cette situation plusieurs fois et on voit bien que celui qui est médium se retrouve transmetteur de je-ne-sais-trop-quoi ! En ce qui me concerne, je n’y vois pas d’esprits ! Selon moi, ce qui en ressort est extrêmement anthropomorphiste : je pense que les personnes se trouvant dans une concentration qui frise l’état modifié de conscience créent une sorte d’agrégat psychique ou de cerveau commun à multiples facettes, avec un ressenti qui dépasse chacun des cerveaux impliqués. A Montréal, par exemple, un professeur d’université et ses élèves ont inventé un fantôme, lui ont fabriqué une biographie et ont fini par communiquer avec lui !

Et puis j’ai arrêté l’émission car je devenais boutiquier. De plus, des personnes attendaient de moi que je justifie leurs croyances. Ils n’étaient ni dans la remise en cause, ni dans le questionnement mais dans la conviction et la dépendance. Ce qui me mettait hors de moi ! J’ai vu des gens qui, pendant de longues années de souffrance, croyaient être en connexion avec leurs enfants. C’était pathétique et stérile. D’où un certain malaise. Je ne voulais pas devenir un imposteur…

Maison-Hantee.com : Est-ce que votre regard sur les phénomènes inexpliqués a changé ? Une question que je partage avec le parapsychologue Yves Lignon, que vous connaissez bien : croyez-vous qu’un jour ou l’autre, on trouvera une explication à tout cela ?

Marc Menant : Mon regard a-t-il changé ? Non, puisque je ne m’y intéressais pas auparavant. Je m’interdisais même d’y penser ! Par conséquent, c’est une ouverture d’esprit, si je peux dire… Si on se fie à la science qui résout les équations, a-t-on trouvé les prémices des secrets de l’univers ? Non ! Nous avons des théories dominantes qui s’imposent et puis, un jour, quelqu’un démontre que c’est un cas particulier ou, au pire, que c’est plus complexe. Ce qui est intéressant n’est pas l’étape mais le parcours. Peu importe si on se trompe. Ce qui compte, c’est la mise en cause, le questionnement ! La solution n’est pas l’essentiel. Imaginez que l’on sache que Dieu existe, qu’il nous a créés, que nous ne sommes que des particules de Dieu, qu’il s’est éparpillé pour rompre l’ennui et qu’il a engendré des mondes, je deviens Dieu lui-même et le monde que j’ai créé s’effondre ! (Rires)

Maison-Hantee.com : Cela me fait penser à un épisode de la série-culte des années 60 Au-delà du réel, "Le sixième doigt" avec David Mc Callum. Un homme est volontaire pour une expérience d'évolution accélérée. Il développe aussitôt une grande puissance mentale ainsi que des particularités physiques saisissantes. Sa tête enfle jusqu’à exploser et se fondre avec Dieu car, au terme de cette expérience, il devient tout puissant…

Marc Menant : C’est le vide quantique ! Une énergie qui devient tellement démesurée qu’elle finit par exploser. Si, en tant que particule, je me rends compte que j’appartiens au grand tout, je reconstitue le grand tout et repars dans une nouvelle création. Puisque je me retrouve face à moi sans aucun miroir. C’est la solitude de Dieu ! Dieu ne peut exister que lorsqu’il crée. Mais s’il crée et que les éléments qu’il a engendrés ont la conscience d’avoir été créés par lui et qu’ils sont éléments de Dieu, alors Dieu se retrouve alors face à lui et c’est terrible…

Maison-Hantee.com : Nous avons donc intérêt à laisser certains mystères mystérieux… (Rires). Pour revenir à la question "Est-ce que votre regard sur les phénomènes inexpliqués a changé ?", Yves Lignon préférait le terme "inexpliqués" à "inexplicables" choisi initialement, sous-entendu que rien n’est inexplicable mais en attente d’être expliqué. Etes-vous de cet avis ?

Marc Menant : Même si la maîtrise de la matière nous a donné bon nombre d’explications, il reste encore des territoires à explorer. La physique quantique ou l’infiniment petit n’explique pas la physique tout court ! On peut postuler que les règles qui gouvernent l’univers ne sont pas les mêmes partout. Alors, avant de dire que l’inexplicable sera un jour expliqué, disons que ce que l’on croit être "rationnalisé" ne l’est peut-être pas tant que cela…

Maison-Hantee.com : Dans l’avant-propos de votre livre J’ai vécu le surnaturel, vous parlez de votre enfance plutôt laïque, de vos études dans la marine marchande et de votre passion pour les mathématiques, trois causes probables qui justifient votre sens de la logique. Puis, un jour, plusieurs rencontres qui bousculent les conventions et vous ouvrent les portes du paranormal. Votre approche de la raison a peut-être, dans un sens, évolué ?

Marc Menant : Notre quotidien est ésotérique. Nous vivons dans un monde de mystères. Qu’est-ce la pensée ? Qu’est-ce qu’une humeur ? Personne ne peut le dire… Dès lors, on essaie de se rassurer en se rattachant à la raison. Où est l’indicible dans tout cela ?

Maison-Hantee.com : Vous avez vécu le surnaturel ! C’est le titre de votre livre. Etes-vous sûr que c’était le surnaturel et non le paranormal ?

Marc Menant : Le paranormal est une étiquette qui laisse une place aux croyances. Celui qui se réfère au paranormal évoque les fantômes, les esprits, etc. Le surnaturel dépasse la logique de la matière. Je m’intéresse plutôt à cet espace-là. Par les lois mathématiques, nous pouvons reconstituer le surnaturel.

Maison-Hantee.com : Vous vous souvenez certainement de l’inénarrable émission Mystères, diffusée sur TF1 de 92 à 95…

Marc Menant : Je ne l’ai jamais regardée ! Je sais juste qu’elle était présentée par Alexandre Baloud avec qui j’avais travaillé à RTL mais c’est tout…

Maison-Hantee.com : Chaque mois, portés par une voix-off digne des plus grands conteurs de légendes, des millions de téléspectateurs frissonnaient devant les reconstitutions, parfois poussives, d’histoires extraordinaires vécues par des victimes de l’étrange qui acceptaient de témoigner face à des scientifiques chargés de décrypter les phénomènes. En 1995, Mystères disparaît au profit de 3ème Œil, puis de l’Odyssée de l’étrange, présentées par Jacques Pradel. Récemment M6, avec Normal, Paranormal, puis TF1 avec Les 30 histoires les plus mystérieuses, ont voulu revisiter le concept de Mystères, avec plus ou moins de succès. Lors d’une précédente rencontre, vous m’avez confié que le surnaturel est aujourd’hui très mal perçu par les médias. Et de nombreux journalistes ne veulent plus aborder ces sujets. Pourquoi un tel antagonisme entre surnaturel et télévision ?

Marc Menant : Le monde est trop normé ! Parce qu’on a voulu échapper à l’obscurantisme religieux, il y a eu le siècle des Lumières. On a dit "merde" à Dieu ! On a dit "merde" à tout ! C’était indispensable. Pourtant, alors que la matière pouvait se décrypter, des points d’interrogations, même deux siècles plus tard, continuaient à s’imposer. Les hommes de la conquête intellectuelle s’étaient enfermés dans leurs propres dogmes, créant ainsi une nouvelle religion. Ils refusaient de se réinscrire dans le principe du doute, de peur que la religion finisse par reprendre le dessus. C’est encore le cas aujourd’hui. Je trouve pitoyable de faire une émission sur le surnaturel en confrontant des résultats à des scientifiques ou des magiciens. En quoi un scientifique ou un magicien est-il capable de venir dans une émission pour donner son avis sur un sujet qu’il ignore ? Sur Direct 8, j’anime une émission à vocation écologique, Complément Terre. Si je me dresse contre un spécialiste en avançant une théorie contradictoire à la sienne, il me renvoie à l’un de ses confrères. Donc, à part le petit domaine dans lequel il se confine, l’expert est incapable de toute extrapolation alors qu’il s’agit toujours de la même logique de raisonnement. Comment peut-il donc s’exprimer sur un domaine qui est étranger à sa manière de raisonner ? En outre, il n’est pas question de remettre en question l’académie qui distribue l’honorabilité en laissant circuler des théories jugées farfelues. Quand Charpak s’attaque au magnétisme humain, de quelles preuves dispose-t-il ? Il refuse l’expérimentation et condamne les gens avant de les avoir vus à l’œuvre !

Maison-Hantee.com : Vous visez les zététiciens ?

Marc Menant : Entre autres, oui.

Maison-Hantee.com : Je me souviens de l’émission de M6 sur le paranormal. Après chaque reportage, un bien-pensant se permettait, en plateau, avec un manque cruel de tact, de descendre en flèche les intervenants, même de bonne foi.

Marc Menant : C’est intolérable ! On traite les gens comme des bêtes de foire. (Ironique) « Chouette ! On va bien s’amuser à vos dépends »… Ces pauvres gens, et je dis "pauvres" car il y a souvent des souffrances derrière, ont une intime conviction. Rien que cela, c’est respectable ! Avec un tel comportement, on méprise ceux qui nous ont précédés, à savoir tous les savants grecs, les philosophes et les mathématiciens, fortement imprégnés de logiques surnaturelles comme la Pythie. Pythagore allait même chercher dans les mathématiques les lois de correspondance avec l’indicible !

Maison-Hantee.com : Ils ne sont pas là pour se justifier alors je me fais l’avocat du diable en reprenant leur système de défense : « Nous respectons les gens de bonne foi mais combattons les charlatans et l’imposture »…

Marc Menant : Et l’imposture scientifique ? Qu'en faites-vous ? Quand la revue Nature publie des résultats comme « le pinard, c’est un antioxydant, bon pour la santé à petites doses, mais nous n’en sommes pas sûrs » alors que cela reste néfaste, on ne se fout pas de la gueule du monde ? C’est quoi cette science qui dit que l’intuition a raison des événements ?

Maison-Hantee.com : A l’autre bout de la polémique stérile du "croire ou pas aux phénomènes paranormaux ?", on trouve une émission de divertissement de type Les 30 histoires les plus mystérieuses sur TF1 qui joue la carte du spectaculaire…

Marc Menant : C’est de la prostitution ! C’est la dame au coin de la rue qui veut faire croire qu’elle a les meilleurs atouts, qui se pommade la tronche alors qu’elle est édentée et qui tente de faire monter en vous l’adrénaline. C’est du racolage ! Une dictature des médias qui promet la réhabilitation des témoins du paranormal. C’est lamentable…

Maison-Hantee.com : En 2004, vous présentez le magazine hebdomadaire Enquêtes paranormales sur 13ème Rue, une chaîne du câble. Avec le recul, peut-on parler de retour réussi du paranormal à la télévision ?

Marc Menant : Les documents dont nous disposions étaient malhonnêtes ! C’était encore du sensationnalisme…

Maison-Hantee.com : Que faudrait-il alors pour faire une bonne émission sur le surnaturel ?

Marc Menant : Etre dans la curiosité ! Avec un échange constructif. Et pas forcément en confrontant deux personnes aux vues diamétralement opposées comme dans les débats politiques. Le journaliste doit être à l’affût du discours d’un témoin et guetter la contradiction. Un témoignage, c’est une démonstration mathématique. A vous de faire vos preuves sans aller trop vite à la conclusion. Et arrêtons d’inviter des experts à tout bout de champ ! Ils n’en savent pas plus que vous. Ils sont porteurs d’une connaissance circonstanciée, à durée de vie limitée. Sortons de la mascarade et de la théâtralisation de la société avec des pseudo-savoirs ! Le problème, c’est que cette démarche intellectuelle ne correspond pas à l’esprit spectacle de la société….

Maison-Hantee.com : …et de la télévision surtout !

Marc Menant : Oui, mais d’abord de la société, en général ! Y compris dans l’écrit ! (Ironique) C’est fatiguant de lire. Alors, aujourd’hui, on manque d’implication. On veut battre des records du monde sans entraînement. Je m’explique : à la télévision, toutes les 3 secondes, on doit changer de plan parce que le spectateur se lasse et zappe. On assiste à une déconsidération de l’intellect chez les individus, un appauvrissement de l’esprit face à une dictature de l’image, du rythme et du gain facile…

Maison-Hantee.com : L’une de ces émissions sur 13ème Rue fut consacrée aux chasseurs de fantômes et aux maisons hantées. Les fantômes vous font-ils peur ? Seriez-vous assez curieux et téméraire pour passer une nuit, seul, dans une maison réputée hantée ?

Marc Menant : Je me suis retrouvé dans le lit de Madame Tallien (Rires) ! Morte dans son lit du Château de Chimay, en Belgique, elle se manifesterait encore à ceux qui y séjournent. J’ai dormi là et je ne me suis pas retrouvé au contact de cette femme qui a sauvé de nombreux Bordelais au moment de la Terreur, étant la compagne de Tallien qui activait la grande faucheuse avec frénésie. Ses descendants habitent encore le château. Dans ce désir d’investigation, j’ai fouillé l’univers des fantômes. J’ai cherché à interroger les esprits en compagnie d’un médium. Sans aller plus loin… Dire que j’étais à l’aise, c’est aller un peu vite en besogne. Confronté à des forces mal déterminées, je fais montre d’une certaine réserve. J’aime les choses bien établies. Mais, dans le lit de Madame Tallien, j’ai particulièrement bien dormi ! (Rires)

Maison-Hantee.com : Parlant, dans votre livre, de scientifiques à qui vous avez demandé un avis sur une énigme ésotérique (le mystère des crânes de cristal) et qui, vous prenant pour un charlatan, vous ont raccroché au nez, vous dites « je ne m’étonne guère de leur réaction sectaire. Cela est devenu une habitude depuis que je m’intéresse à l’irrationnel ». Vous intéresser de si près à l’irrationnel vous a-t-il valu beaucoup de portes claquées ?

Marc Menant : Oui mais de portes ouvertes aussi ! A l’instar de mon rôle de journaliste sur le Tour de France, je m’immerge entièrement dans un domaine. Et quand j’ai fini, je me mobilise sur une nouvelle voie. Alors, oui, des scientifiques qui refusaient de s’inscrire dans la même curiosité que moi me fermaient la porte au nez. Ce qui est paradoxal pour un scientifique… Mais j’ai créé de vrais liens avec d’autres, chercheurs du C.N.R.S., me faisant promettre de ne rien dire. Pourtant, mon sens du débat les mettait en confiance pour encourager leurs questionnements. J’ai donc déjeuné avec des gens, sanctifiés dans la pensée rationnelle et qui se disaient « tout n’est pas aussi clair que cela »…

Maison-Hantee.com : Pour les besoins de votre livre J’ai vécu le surnaturel, vous vous êtes prêté à de nombreuses expériences de voyance. Des prédictions très personnelles ont été faites sur votre vie professionnelle et votre vie privée. A vous lire, certaines vous ont littéralement bluffé…

Marc Menant (coupant la question) : Non ! Pas bluffé… intrigué ! En vingt jours d’enquête, nous avons confronté les ressentis de dizaines de personnes. Aucun n’était en totale contradiction avec mon existence. Des voyants retrouvaient des points-clefs de mon vécu. Puis, une fois dans la projection, les recoupements étaient invraisemblables ! Je me suis interrogé… Vous évoquiez Yves Lignon. Le rencontrant à Toulouse, je lui demandais « depuis les années où vous travaillez sur ces sujets, vous devez bien avoir une théorie ? ». Il m’a répondu : « Non. Je suis mathématicien. Seules les probabilités comptent… ». J’ai été un peu surpris. Croyant avoir affaire à quelqu’un d’ouvert, je l’ai trouvé très – trop ? – prudent… Alors que moi, je voudrais bien croire que nous sommes dans une dilatation du temps. Prenez l’exemple du mille-pattes qui passe un caillou. La tête a déjà franchi l’obstacle mais pas la queue. Or la queue n’a pas conscience qu’elle va passer ce caillou. Et bien si, en tant que queue, nous pouvions le savoir… (Rires)

Maison-Hantee.com : Comme vous le dites très justement, quelles que soient nos convictions, on ne reste « jamais totalement insensible au magique ». Que vous reste-t-il de cette époque où l’on vous prédisait amour, fortune et gloire ?

Marc Menant : Je n’ai jamais retrouvé l’amour tel qu’il m’a été offert dans une conjugaison quasi divine qui me faisait échapper aux lois de Newton. Fortune ? Je gagne bien ma vie. Gloire ? J’ai une petite notoriété mais je ne suis pas le principal sujet de conversation des dîners mondains. Je sors un prochain roman au mois de septembre mais la presse n’attend pas avec frénésie le nouveau livre de Marc Menant. L’indicible va peut-être orchestrer un phénomène ? Je suis un boutiquier qui a la chance de vivre de sa passion, qui va d’un média à l’autre, franchit les étapes, fait des caprices, claque des portes, réintègre des maisons et n’est pas totalement en dehors du système. Mais je ne suis pas PPDA ! (Rires)

Maison-Hantee.com : Le surnaturel vous a-t-il rendu service ?

Marc Menant : Tout me rend service : courir les 24 heures du Mans a été la réalisation d’un rêve de gosse. Le surnaturel, quant à lui, m’a ouvert les pans de ce qui se trame en nous et que j’avais ignoré, à cause de mon éducation et de ma culture mathématique. Je me suis retrouvé avec des étrangetés que j’avais eu tort de rejeter avec arrogance.

Maison-Hantee.com : Pour beaucoup, vous êtes le journaliste qui a marqué l’étrange en popularisant le paranormal à la radio, comme si c’était la plus grosse pièce de votre puzzle de vie alors que, d’après ce que vous me dites, elle a la même taille que les autres et prend place, à valeur égale, dans votre carrière.

Marc Menant : Je suis devenu l’otage de gens qui attendent d’être portés par un héros pour les sortir de leur humiliation, faute de pouvoir s’assumer eux-mêmes. A l’instar de mes émissions sur les médecines parallèles, j’étais l’homme de toutes les réhabilitations ! Ce n’est pas le cas ! Je vis sainement : je ne bois pas, ne fume pas et fais beaucoup de sport. Confinés à leur égo, les gens attendent de vous d’être le porteur de ce qu’ils sont ou croient être…

Maison-Hantee.com : Mais le journaliste, qui s’appuie sur des outils d’amplification comme les médias ou la littérature, n’a-t-il pas cette vocation à être un porte-voix pour faire connaître sans rien avoir à prouver ?

Marc Menant : Vous savez, mon prochain roman s’intitule Mes divines débauches pour lequel je me fais le chantre de l’amour placé sous le sceau de l’extase incontrôlée dans des messes invraisemblables où la femme devient une déesse, corps-autel auquel on vient communier. Et cela me paraît plus essentiel que parler des fantômes ! (Rires)

Maison-Hantee.com (me levant) : Bon, et bien je crois que je vais vous laisser… (Rires)

Marc Menant : La vie, ce n’est pas un domaine mais une multitude de domaines. Ce qui est formidable, c’est de pouvoir conjuguer une existence qui vous permette d’aller fouiner d’un monde à l’autre et ne surtout pas se cantonner à une porte qui cachait une perle. Ce n’est qu’un bijou. Inutile de surexploiter un filon. A côté, il y a d’autres étonnements.

Maison-Hantee.com : Je comprends mais ce qui nous préoccupe sur Maison-Hantee.com, c’est pourquoi et comment l’univers des mystères excite autant la curiosité et, tant que nous n’aurons pas trouvé de réponses à ces questions, nous nous consacrerons à cet univers. Surtout, tant que nous n’aurons pas compris pourquoi l’étrange fait autant recette à la télévision malgré une cuisine infecte…

Marc Menant : Le record d’audience à la télévision est souvent la certification d’une sorte de connerie ! (Rires)

Maison-Hantee.com : Au chapitre "Boule de cristal et exorcisme", vous écrivez : « Pléthorique et, le plus souvent, insipide, la production ésotérique. Que d’élucubrations, de loufoqueries, à mettre direct au rebut. » Quelle littérature de l’étrange trouve grâce à vos yeux de lecteur et d’écrivain ?

Marc Menant : Je ne suis pas un spécialiste de la littérature de l’étrange. J’ai butiné certaines choses en préparant mes émissions : ceux qui croient être possédés par un esprit, être entrés en contact avec des extraterrestres, etc. J’aime trop les mots pour me contenter du simple témoignage.

Maison-Hantee.com : Et la littérature fantastique ?

Marc Menant : Je n’ai pas assez lu dans ce domaine. Mes auteurs de référence sont Octave Mirbeau, Céline, Garcia Marquez, Roger Nimier, Simon,…

Maison-Hantee.com : Poe, Maupassant… ?

Marc Menant : Maupassant, c’est extraordinaire ! C’est l’homme d’une littérature majestueuse avant d’être un conteur du surnaturel. La littérature n’a-t-elle pas un côté ésotérique dans la mesure où elle nécessite la prospérité de l’imaginaire. Qu’est-ce que l’imaginaire ? N’est-ce pas déjà être dans un autre monde que celui de la quotidienneté ? Qu’est-ce qui permet à un être d’être aussi musical dans son style, de faire jaillir des personnages sur le papier, voire d’incarner les situations comme les vivait Maupassant ?

Maison-hantee.com : De grands écrivains, comme Zola, se sont essayés à la littérature fantastique mais dans la discrétion. Pourquoi d’après vous ?

Marc Menant : Encore à cause de l’obscurantisme ! Le poids des superstitions et des croyances qui briment… C’est la logique du positionnement dans la société : quand nous sommes taraudés par l’imaginaire, on n’a pas le droit de sortir des sentiers battus…

Maison-Hantee.com : Et le cinéma ?

Marc Menant : Je n’y vais jamais mais je suis très bon public ! Je me souviens de l’Exorciste où j’ai passé le film à regarder mes chaussures (rires) ! Des images comme celles-là m’empêchent de dormir…

Maison-Hantee.com : L’impact émotionnel et artistique du fantastique fonctionne sur vous ?

Marc Menant : Tout à fait ! Je n’ai jamais regardé un accident de voiture ! Pour revenir au film et à son sujet, c’est lever en soi des forces mal contrôlables qui risquent de vous propulser sur des territoires que je souhaite éviter.

Maison-Hantee.com : Vous comparez spontanément la dramaturgie du fantastique à un accident de la route. Mettre en scène le fantastique est donc une forme de voyeurisme pour vous ?

Marc Menant : Pas du voyeurisme ! Mais c’est jouer avec des forces plus ou moins destructrices, diaboliques diront certains, et vers lesquelles je ne souhaite pas aller. En outre, il ne faut pas réduire l’irrationnel aux fantômes ou aux esprits des morts.

Maison-Hantee.com : Avez-vous définitivement tourné la page du surnaturel ?

Marc Menant : Si je pars du principe que le mystère est partout, je vis dans le surnaturel !

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En savoir plus sur Marc Menant :

Pendant tout l’été, Marc Menant invite à la détente et à l’imaginaire, tous les samedis et dimanches, sur Europe 1, de 14h à 16h, avec ses "Bonheurs d’été". Au programme : tourisme hors des sentiers battus, ethnologie, bien-être, magie du vivant et autres bizarreries… >> Plus d’infos sur le site europe1.fr

Marc Menant est aussi sur Direct 8. >>

A la rentrée, parution du nouveau roman de Marc Menant, Mes divines débauches, aux éditions du Rocher.

Et toujours, J'ai vécu le surnaturel, de Marc Menant, Editions 1

Présentation de l'éditeur : Comment dialoguer avec les morts, revivre sa naissance, retrouver son animal-totem ou visiter ses chakras ? Marc Menant nous livre ici, dans un style direct, sans tricherie, le récit de son enquête menée pendant plusieurs mois au contact des médiums, magnétiseurs, chamans, guérisseurs et autres tenants du surnaturel. Il a ainsi pu mesurer les étonnantes capacités radiesthésiques des sourciers et des magnétiseurs, sans négliger les immersions dans les domaines de la voyance, du spiritisme et de la réincarnation. Pour cette démarche authentique, Marc Menant n'a pas hésité à jouer lui-même le rôle de cobaye, ce qui est une première dans le domaine de l'irrationnel. Sous le regard de Jacques Mandorla, il s'est prêté au jeu de ses interlocuteurs au risque de découvrir sur lui des vérités insoupçonnées... Treize expériences inédites qui plongent le lecteur dans l'univers mal connu et souvent méprisé du surnaturel et l'invitent à porter un regard neuf et critique sur les phénomènes du paranormal.

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© Photographie Marc Menant : Olivier Valentin