L'heure de l'étrange a
sonné sur France 5 !
Dans la nuit du
vendredi 7 au samedi 8 octobre 2005, Erick Fearson a été
l'invité du magazine "Toute la nuit, ensemble" diffusé sur
France 5 (câble, satellite et TNT).
|
En tant que chasseur de fantômes, Erick est
intervenu à partir de 2h du matin en direct et dans le cadre d'un reportage à la
découverte des légendes de l'Abbaye de Mortemer. Au programme de
cette tranche horaire consacrée à l'étrange et présentée par
Mathieu Ducrez : rencontre avec les spectres de l'abbaye la plus
hantée de France, présentation de quelques outils du chasseur de
fantômes et hommage au photographe
du surnaturel Simon Marsden. |
Retour, heure par
heure, puis minute par minute, sur une nuit où tout peut arriver !
Par Olivier Valentin
Erick me livre ses impressions d'avant le
direct : "Il est 21 h 30 quand j’arrive au studio d’enregistrement situé
à Boulogne-Billancourt. L’émission "Toute la nuit ensemble" diffusée sur
France 5 est tournée en direct. Pour être franc, je préfère le direct et
c’est une des raisons qui m’ont fait accepter cette émission. Je me dirige
vers les loges pour y déposer mon matériel du parfait chasseur de
fantômes. Je croise Mathieu Ducrez, le présentateur chevelu de
l’émission. Nous décidons de manger ensemble et mettons à profit ce
moment de détente pour préparer mon intervention. Précisons que le
direct commence à 23h00 et se termine à 06h00 du matin. Mon passage est
prévu à 02h00 lors de la partie consacrée à l’étrange. Autant dire que
c’est un véritable marathon pour Frédéric Bénudis et Miruna Coca-Cozma,
les deux présentateurs principaux de "Toute la nuit, ensemble".
Au restaurant, l’ambiance est conviviale.
L’équipe technique et les différents intervenants de la nuit se côtoient
sans réserve. Personne ne se prend au sérieux. J’apprécie. Le repas
terminé, Mathieu vaque à ses occupations. Moi, je me rends au bar pour
un café. D'ailleurs, ce n’est pas un mais plusieurs cafés que j’avale à
la suite, car la nuit promet d’être longue.
Il est presque 23h00 et le direct ne va
pas tarder à commencer. La fourmilière s’active. Quant à moi, je
continue de flâner dans le salon en échangeant quelques mots avec les
personnes présentes. C’est un va-et-vient permanent. Je croise Rufus, le
comédien, ainsi que Michèle Torr, Jean-Pierre Castaldi et Andréa
Ferreol.
|
Leur présence m’informe que mon passage
approche.
Il est 01h00 du matin, le temps pour moi
de passer au maquillage. Ceci fait, je prépare mon matériel en loge. Un
technicien vient me poser un micro et une assistante m’amène sur le
plateau. Je m’installe confortablement. L’émission va commencer et je
suis étrangement à l’aise. Pourquoi ?
Parce qu'il est 02h00, l’heure de
l’étrange…" |
Mathieu Ducrez prend
l'antenne, aux côtés de Frédéric Bénudis
Mathieu :
Erick Fearson, il n’y en a pas beaucoup comme lui, en France et même
dans le monde. C’est un chasseur de fantômes. Donc, nous partirons faire
une petite chasse aux fantômes tout à l’heure. On en reparlera.
Présentation des autres invités :
Andy Bichelbaum, co-fondateur des Yes Men
Gabriel Kinsa, conteur
Frédéric :
On va commencer par qui ?
Mathieu :
Par notre chasseur de fantômes, Erick Fearson.
Frédéric :
Bonsoir Erick.
Erick :
Bonsoir.
Mathieu :
Erick, chasseur de fantômes, moi, je me dis tout de suite, c’est quoi
cette histoire ?
Erick :
Forcément.
Mathieu :
Qu’est ce qu’un chasseur de fantômes ?
Erick :
Tout d’abord, il y a plusieurs types de chasseurs de fantômes. Bien sûr,
quand on parle de chasse aux fantômes, on a tout de suite l’image du
chasseur de fantômes hollywoodien très "ghostbuster". Alors celui-ci
n’existe pas. Je tiens à vous rassurer.
Frédéric :
C’est bien dommage !
Erick :
Bah, oui ! Je casse un mythe (rires). Un deuxième type de
chasseur de fantômes, plutôt médium, qui va essayer de chasser
le fantôme hors d’un lieu. Ce qui est assez étonnant puisque le
médium est, en général, juste celui qui va communiquer avec les
esprits mais n’a aucun pouvoir pour les faire partir.
Frédéric :
Comme dans "Poltergeist", par exemple.
|
|
Erick :
Voilà ! Un peu... Nous avons le chasseur de fantôme qui est plus du côté
scientifique de la chose, parapsychologue, qui lui va essayer de
découvrir le sens, l’origine, la cause d’un fantôme. Qui va essayer de
comprendre le pourquoi du comment, d’expliquer le phénomène. Et nous
avons le chasseur de fantômes qui va essayer, à travers ses travaux plus
artistiques, de faire ressentir les émotions dans un lieu hanté ou face
à une hantise.
Mathieu :
De quelle catégorie de chasseur de fantômes faites-vous partie ?
Erick :
Je suis à la frontière de deux types de chasseurs de fantômes, à savoir
le parapsychologue et le chasseur de fantômes à but artistique.
C'est-à-dire que, en vérité, mon but est plus artistique mais j’utilise
certains appareils que les parapsychologues utilisent pour détecter les
présences anormales dans certains lieux.
Frédéric :
On peut demander à Gabriel qui, à travers ses histoires, fréquente
énormément d’ectoplasmes, de fantômes évidemment. Qu’est-ce que vous
inspirent les fantômes qui sont très présents dans la mythologie
africaine ?
|
Gabriel :
Tout à fait. Il ne l’a pas cité mais je pense qu’il le sait. Notre
chasseur de fantômes qui a failli semer la zizanie dans nos croyances à
nous, avec nos fantômes. C’est le curé ! Il essaie de nous déstabiliser,
il se dit aussi "chasseur de fantômes", avec sa bouteille d’eau
bénite. Parce que, bon il va nous le dire comment naissent les fantômes,
mon ami ici Mathieu peut devenir fantôme. Quand il va mourir, avant
d’arriver au pays des esprits, il y a un temps où il ne sait pas quoi
faire et pourtant il est mort. Alors il erre et on le rencontre partout. |
Frédéric :
Parce qu’il est entre deux mondes ?
Gabriel :
Oui. Et ça, le curé n’en veut pas !
Frédéric, ironique : Between two worlds
Gabriel : Voilà.
Mathieu
: On y reviendra plus tard de ces "between two worlds", n’est-ce pas ?
Frédéric :
Avec plaisir…
Mathieu :
Parce qu’on va se mettre à parler anglais maintenant, ça va être super…
Frédéric :
C’est génial ! (Rires)
Après cet aparté de détente, Mathieu
relance l’entretien avec Erick.
Mathieu :
Erick, dans tous les lieux que vous avez visités, vous êtes allé à
l’Abbaye de Mortemer. J’aimerais savoir pourquoi ?
Erick :
J’ai visité beaucoup de lieux hantés en France. J’en ai recensé plus de
300. Mais il y a effectivement l’Abbaye de Mortemer qui est considérée
comme l’abbaye la plus hantée de France puisqu’il y a plusieurs
hantises.
Frédéric :
Où est-ce que c’est ?
Erick :
C’est en Normandie. Pas très loin de Paris d’ailleurs, dans l’Eure. A
côté de Lisors, Lyons-la-Forêt. Il y a plusieurs hantises, notamment
quatre moines qui hantent le lieu, une Dame Blanche,… C’est un endroit
très chargé.
Mathieu :
Et Erick m’a emmené avec lui.
Frédéric :
Où ça ?
Mathieu :
Là-bas, dans l’Abbaye de Mortemer.
Frédéric,
s’adressant à Erick : Et en plus, vous êtes du Calvados, enfin
pas très loin…
Erick :
Exactement.
|
|
Frédéric :
De Lisieux, je crois…
Erick :
A côté, oui…
Mathieu :
Moi je suis allé non pas chez Erick, je n’ai pas eu l’honneur d’aller à
Lisieux, peut-être plus tard après l’émission, on verra, mais en tous
cas je suis allé dans cette abbaye, à Mortemer, dans l’Eure, comme on le
disait, pour voir ce qui s’y passait et comment travaillait Erick. Et je
voulais voir à quoi ressemblait une abbaye hantée.
Frédéric :
Une abbaye hantée ? Vous y êtes allé ?
Mathieu :
J’y suis allé
Frédéric :
Vous n’avez pas eu les… (Il fait un signe de la main pour exprimer
la peur)
Mathieu :
Un peu mais on est quand même quelqu’un de courageux, de stable, un
"mec" comme on dit quoi !
Frédéric :
Vous faisiez moins votre malin quand même…
Mathieu :
J’ai un peu fait moins le mariole.
Frédéric :
Allez, on va voir ça alors…
Mathieu :
J’ai ramené des images…
Frédéric,
ironique : C’est pas vrai ? Avec du son ?
Mathieu :
Avec du son !
Début du reportage à
Mortemer
Devant les ruines éclairées de l’abbaye,
on aperçoit un individu encapuchonné dans un drap faire des va-et-vient
et psalmodier des "hou, hou, hou…" avant de rejoindre Erick, en tenue
plus décontractée, pendule à la main. Ne voyant rien sous son faux
linceul, il heurte notre chasseur de fantômes.
Erick :
Mathieu ?
Mathieu enlève son drap.
Mathieu :
Hein ? Tu m’as reconnu ?
Erick :
Oui, il faut dire que les fantômes accoutrés de cette façon, c’est un
cliché hollywoodien. On n’en rencontre jamais.
Mathieu :
Non mais ce n’était pas pour faire le fantôme. C’est parce que j’avais
un petit peu froid… Il fait frais à Mortemer, non ?
Erick :
Oui un peu… Nous sommes ici dans la partie la plus ancienne de l’Abbaye
de Mortemer, celle qui date du 12ème siècle. Où il se passe
certains phénomènes assez bizarres. J’ai moi-même vécu il y a quatre ans
un phénomène assez étrange.
Mathieu :
Que s’est-il passé ?
Erick :
J’ai été accompagné, avec les personnes qui m’entouraient, d’une
respiration qui s’est amplifiée et qui tournait autour de nous avant de
s’éloigner. Le phénomène a duré quatre à cinq minutes.
Mathieu,
inquiet : Quatre cinq minutes ? Dehors, ici, là ?
Erick :
Dehors, ici, en pleine nuit…
Mathieu :
D’accord…
Erick :
Ce que je te propose, c’est de visiter la partie la plus récente de
l’abbaye.
Mathieu :
Et comment ! Avec joie ! Et tu vas me parler de cette respiration
puisque c’était peut-être Mathilde qui respirait…
Erick conduit Mathieu à l’intérieur de
l’abbaye. Ils entrent dans le couloir du rez-de-chaussée. Derrière eux,
une porte vitrée, surmontée d’une tête de cerf, reste entrouverte…
Mathieu :
Alors là, Erick, nous sommes dans l’abbaye hantée. C’est ça ?
Erick :
Au rez-de-chaussée, dans le couloir de l’abbaye. Abbaye dans laquelle il
se passe des manifestations un peu étranges depuis pas mal d’années. Et
notamment, dans ce couloir, il y a eu quelques manifestations, par
exemple, les cadres (ils s’arrêtent devant des gravures accrochées au
mur). Certains cadres que vous pouvez voir ont été retrouvés le
matin, posés à terre alors qu’il n’y avait personne dans l’abbaye durant
la nuit. Un des derniers habitants qui a habité dans ce lieu était un
ouvrier. Cela date des années 60… 1960, 1963, dans ces eaux-là… |
|
Et celui-ci entendait toutes les nuits, en
minuit et quatre heures du matin, des pas, au-dessus.
Mathieu :
Au-dessus, là-haut, là ? (Il montre le plafond du couloir).
Erick :
Exactement. Il entendait parfois aussi les portes claquer, les fenêtres,
alors qu’il était le seul à vivre dans l’abbaye. La hantise serait liée
à Mathilde, l’Emperesse, que l’on appelle plus communément la
"Dame
Blanche". Elle aurait été, en fait, enfermée par son père, au 12ème
siècle.
Mathieu :
Il y a une autre histoire dans cette abbaye, avec le cellier, à une
autre époque, avec d’autres gens…
Erick :
Effectivement, je te propose d’y aller…
|
On retrouve Mathieu en compagnie d’Erick
qui fait des relevés de perturbations magnétiques avec un
appareil émettant des sons stridents.
Mathieu :
Qu’est-ce qui se passe ?
Erick : Le détecteur de champs électromagnétiques s’est déclenché…
Intrigué par un bruit suspect, Mathieu
fait remarquer qu’il y a quelqu’un au bout du couloir.
|
Erick va vérifier. Fausse alerte…
Mathieu,
face à la caméra : Cela doit être le propriétaire qui habite
au-dessus.
Quelques secondes plus tard, Erick et
Mathieu pénètrent dans le cellier.
Mathieu :
Ah ! On est dans le fameux cellier, c’est ça ?
Erick :
On est effectivement dans le fameux cellier.
Mathieu :
Qu’est-ce qui s’est passé ici ?
Erick :
Dans cet endroit précisément, les quatre derniers moines qui occupaient
l’abbaye ont été assassinés. Quelques soldats logeaient ici pendant la
Guerre de 14-18 et ne savaient pas qu’il n’y avait plus de moines depuis
la Révolution. Or, certains d’entre eux ont vu quatre moines, justement
dans ce cellier.
On leur a expliqué qu’il n’y avait plus l’ombre d’un
moine depuis très longtemps mais que, par contre, les quatre derniers
moines fantômes revenaient de temps en temps… |
|
Mathieu,
se promenant dans le cellier : Il y a quand même une drôle
d’ambiance, hein ?
Erick :
C’est un lieu assez chargé…
Pendant qu’Erick fait quelques analyses
avec son détecteur de champs électromagnétiques, Mathieu
s’adresse à la caméra en mimant son inquiétude.
Mathieu :
Je vais ressortir, moi !
Plus tard, Mathieu et Erick sont devant la
statue de la Vierge à l’Enfant qui se trouve dans une alcôve du sous-sol
de l’abbaye.
Mathieu :
Bon, il est très sympa ce cellier, Erick, ce sous-sol, j’adore mais on
ne va peut-être pas y passer la nuit. C’est où la sortie ?
Erick :
C’est par là. Suis-moi…
Erick laisse Mathieu admirer la statue et
disparaît du champ de la caméra.
Mathieu :
C’est joli cette statue. C’est incroyable cette vierge au sein nu !
C’est très étonnant, ça ! Je me demande de quelle époque c’est…
Il se rend compte qu’il est tout seul.
Mathieu :
Erick ? Erick ?
Il le cherche partout dans l’abbaye.
Fin du reportage. Retour
au studio, en direct.
Faisant une liaison avec la fin du
reportage, Frédéric et Mathieu appelle "Erick" sur le plateau.
Mathieu :
Et bien voilà, j’ai été métamorphosé. Je suis revenu sur le plateau, et
Erick aussi. C’était l’Abbaye de Mortemer. On sent des choses.
Frédéric :
C’est vrai ?
Mathieu :
Oui. C’est un peu flippant, surtout de nuit ! Parce qu’on y est allé de
nuit !
Frédéric,
s’adressant au 3ème invité : Andy, vous croyez aux
fantômes ?
Andy :
Non, j’ai une nature assez sceptique. Moi, non pas tellement ! Quand je
vais dans les catacombes par exemple, je sens des trucs mais sans penser
qu’il y a des fantômes. Cela fait partie des choses pour moi qu’on ne
peut pas savoir. Il y a tellement de choses étranges, même horrifiques
dans le monde réel. Mais c’est bien que des gens se concentrent sur ce
qui est de plus étrange aussi !
Frédéric :
Bienvenue dans un monde étrange…
Mathieu :
Je suis content car Andy a prononcé deux fois le mot "étrange" dans
son intervention, ce qui prouve qu’on est complètement dans le sujet. Et
ça me fait plaisir ! Erick, vous croyez aux fantômes, vous ! La question
se pose ou pas ?
Erick :
Vous m’auriez posé la question il y a 20 ans, je vous aurais dit "je
crois aux fantômes". Aujourd’hui, ce n’est pas une croyance mais une
certitude !
Mathieu :
Ok, j’ai compris ! Maintenant, il y a un autre truc qui m’intrigue. Je
vous ai vu travailler dans l’Abbaye de Mortemer et vous avez plein
d’accessoires. Avant, nous avons vu dans le sujet le détecteur
électromagnétique…
Erick le corrige.
Erick :
De champs électromagnétiques…
Mathieu :
Oui, de champs électromagnétiques. Y’a quoi d’autre ? Je vois que vous
les avez amenés ici (gros plan sur des accessoires de chasseur de
fantômes). Comment faites-vous une chasse aux fantômes ?
Erick :
On utilise beaucoup d’outils : caméra thermique, etc. Là, j’en ai amené
quelques uns. On ne les utilise pas tous en même temps puisque je fais
d’abord confiance à mes ressentis. J’utilise ensuite ces outils…
Frédéric l’interrompt.
Frédéric :
C’est qui, ces ressentis ? Ce sont des amis à vous ? Ah, vos ressentis !
Ce que vous ressentez… (Rires)
Erick :
Alors, j’ai des outils conventionnels et d’autres non conventionnels. On
va commencer par les outils conventionnels. Nous avons le fameux
détecteur de champs électromagnétiques. Quand il y a quelque chose
d’anormal dans un lieu, les champs électromagnétiques sont changés (il
tend l’appareil à Frédéric qui, en appuyant sur un bouton, le fait
sonner).
Mathieu :
Il y a ça et il y a cet appareil qui ressemble à une "ventoline"
géante.
|
Erick :
C’est un thermomètre infrarouge à visée laser. On sait aussi que quand
il y a manifestations paranormales, elles sont souvent accompagnées par
une brusque chute de température, estimée à 5 ou 6 degrés pour que ce
soit significatif. Et ce genre de thermomètre mesure la température à
un point bien précis.
Frédéric :
C’est ce qu’on voit dans les films. Tout d’un coup, il fait un peu
froid. On voit la buée qui sort de la bouche. |
Erick :
Exactement !
Mathieu :
C’est incroyable cet appareil parce que si je le montre à la caméra
(il prend l’objet et le manipule devant une caméra en plan rapproché),
on a ici… hop… laser… en degré… Paf ! Il fait combien, là ? Sur la
table, il fait 25°…
Frédéric :
Ah oui, il y a un point rouge sur la table !
Mathieu :
Voilà ! Si je le mets sur la main d’Andy, il fait 33°…
Frédéric :
Donc Andy n’est pas un fantôme !
Erick :
Et non ! Alors, bien sûr, on utilise des thermomètres plus classiques.
On utilise aussi une caméra, caméscope infrarouge, qui nous permet de
visualiser certaines choses étranges, notamment des "orbs", des
petites sphères lumineuses, qui peuvent apparaître…
Frédéric :
C’est une caméra classique avec laquelle vous pouvez filmer vos enfants,
petits-enfants,…
Erick :
Exactement ! Avec la fonction infrarouge ! C’est très important. Qui
nous permet justement de matérialiser, ou de visualiser plutôt, la
manifestation.
Frédéric :
Il faut demander une caméra avec infrarouge, c’est ça l’idée ?
|
|
Mathieu :
Il faut demander ça à ses parents ! En cadeau…
Pendant ce temps, des SMS envoyés par les
téléspectateurs défilent en bas de l’écran. L’un d’eux fait sourire :
"Moi, je chasse les fantômes avec une épuisette. J’attrape rien.
Est-ce normal ??"
Erick :
Nous avons aussi un appareil photo. Moi, j’en utilise toujours deux, le
numérique et l’argentique qu’on peut aussi utiliser avec des pellicules
infrarouges…
Frédéric :
Qu’est-ce que c’est des pellicules infrarouges ?
Erick :
C’est une pellicule qui nous permet de photographier…
Mathieu :
… la nuit ! Pour photographier la nuit !
Erick :
Exactement ! La nuit ! (Rires) Et encore une fois, pouvoir
visualiser ces manifestations. Alors, il faut utiliser un appareil 24x36
classique. Simplement, s’il y a matérialisation d’un spectre sur la
pellicule, il n’y a pas moyen de trucage après !
Mathieu :
Je regarde Andy qui a l’air perplexe depuis toute à l’heure. Vous en
pensez quoi, Andy, de tout cela ?
Andy :
Non, c’est bien ! J’écoute ! Je n’ai jamais rencontré un chasseur de
fantômes. C’est très intéressant ! Je reste sceptique bien sûr. Il
faudrait que je voie un fantôme ou que je le ressente pour vraiment y
croire. Et je répète encore qu’il y a tellement de choses étranges, de
bizarres et d’importantes dans la vraie vie qu’on peut se concentrer
là-dessus…
Derrière les présentateurs, on aperçoit un
membre de l’équipe de production, caché sous un drap, faire des grands
gestes. Erick sourit.
Mathieu :
Sur le plateau, en tous cas, y’a rien d’étrange… Erick, est-ce que vous
avez vu des fantômes ?
Erick :
Est-ce que j’ai vu l’apparition, enfin l’image d’un fantôme ? Non !
C’est le rêve de tout chasseur de fantômes, d’ailleurs. Par contre, j’ai
ressenti certaines choses…
Frédéric :
Cela veut dire quoi ressentir ?
Sans attendre la réponse d’Erick, Mathieu
attire l’attention sur le faux fantôme derrière lui.
Mathieu :
J’ai ici un ami fantôme qui est venu ici parce qu’il n’avait rien à
faire. Il est passé jouer…
Erick :
En suaire !
|
Mathieu :
Je voulais qu’il reste là pour écouter ce qu’on dit. Pour avoir un
témoin, enfin un avis d’un fantôme. On lui posera des questions tout à
l’heure.
Erick :
D’ailleurs, c’est le cliché hollywoodien parce qu’on ne rencontre jamais
un fantôme en suaire comme ça !
Frédéric :
D’où vient cette image du fantôme en suaire ?
|
Erick :
Quand on inhumait les morts, on les enveloppait dans un suaire. Et comme
c’était leur "dernier vêtement", avant de passer de l’autre côté,
quand il se manifestait ou, en tous cas, réapparaissait, il
réapparaissait en suaire !
Mathieu :
Erick, comment vous vous déplacez ? Les gens vous appellent, vous disent
"tiens ce lieu est hanté ! Comment je fais ?" Comment ça se passe ?
Erick :
Depuis maintenant plus de 20 ans, je suis à l’affût de tous les lieux
hantés, toutes les hantises possibles, donc j’ai des archives.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui m’appellent ou qui me
contactent à travers Maison-Hantee.com pour me dire qu’il y a des choses
bizarres qui se passent dans leur maison.
Frédéric :
Vous-même êtes issu d’une lignée un peu bizarre. Je crois que vous aviez
un grand-père radiesthésiste…
Mathieu :
Pas un grand-père fantôme !
Frédéric :
Non, non bien sûr !
Erick :
Enfin, maintenant, peut-être… (Rires)
Frédéric :
…un oncle un peu sorcier…
Erick :
J’ai un autre oncle voyant hypnotiseur, mon grand-père qui était
radiesthésiste et guérisseur, deux tantes cartomanciennes, une cousine
médium,… Le paranormal pour moi est normal et a toujours été normal !
Frédéric :
Mais quand Mathieu dit qu’il fait de la télé, ça fait peut-être rire.
Mais vous, quand vous, vous dites que vous êtes chasseur de fantômes, ça
doit faire vraiment rire !
Erick :
Tout à fait ! Oui mais je dirais que ça alimente les conversations en
société, c’est extraordinaire, un sujet…
Frédéric :
… et ça paye ? Cela vaut le coup ? Je veux dire que nous, si nous
changeons de travail…
Mathieu :
On peut faire les deux je pense ?
Erick :
Cela peut payer quand ce que je récupère dans mes enquêtes, je
l’exploite artistiquement. Mais il est évident que lorsque je me déplace
dans un lieu et que les gens m’appellent, je ne me fais pas payer !
Mathieu :
Et vous avez visité combien de lieux, Erick, à peu près ?
Erick :
Si je compte en France et à l’étranger, là où j’ai vraiment enquêté, on
va dire une petite cinquantaine. Parce c’est un travail de longue
haleine quand même…
Mathieu :
Il y a beaucoup de chasseurs de fantômes en France ?
Erick :
Non, en France, il y en a très peu. Si on prend, toutes catégories
confondues, moi j’en connais peut-être cinq ou six maximum.
Frédéric :
Gabriel ? Je vous écoute…
Gabriel :
Je me pose une question. Pourquoi "chasseur de fantômes" ? Pourquoi
"chasseur" ? Parce qu’un chasseur, d’une certaine manière, c’est un
ennemi ! Celui qui chasse !
Erick :
Tout à fait ! Mais, je dirais qu’il y a un côté poétique, même
littéraire… Plus poétique que de dire parapsychologue ! On pourrait dire
traqueur de spectres ou alors chasseur de légendes !
Frédéric :
Nous avons déjà eu pas mal de problèmes techniques sur le plateau, sur
certaines émissions… La lumière s’est arrêtée d’un coup, il y a eu des
petites pannes électriques. Est-ce que c’est possible de jeter un coup
d’œil sur ce plateau et nous dire s’il se passe des choses ? Est-ce
qu’il y aurait des ectoplasmes qui se promèneraient sur ce plateau ?
Des… présences ! (il mime le signe des guillemets sur ce dernier mot).
Erick,
souriant : Personnellement, je n’ai rien ressenti ! Après il
faudrait faire une enquête plus approfondie mais je n’ai absolument rien
ressenti ! Sinon, il est vrai que quand il y a manifestation
paranormale, souvent les appareils électriques ont quelques
dysfonctionnements.
Frédéric :
Par exemple, nous avons beaucoup de problèmes d’oreillettes. Je voudrais
savoir si ça pourrait être dû aux fantômes ? Est-ce qu’il y a un moyen
de jeter un coup d’œil sur le plateau.
Erick,
se tournant vers ses appareils : C'est-à-dire qu’on ne pourrait
pas utiliser ce détecteur. Ce n’est pas fiable car nous sommes entourés
d’appareils électriques. Parce qu’il y a une façon de s’en servir… Et
forcément, chaque appareil électrique a un champ électromagnétique qui
pourrait être capté, justement, par cet appareil.
Frédéric :
On penserait que ça pourrait être une présence alors que ça serait en
fait juste une caméra. Donc un peu moins d’intérêt… |
|
Erick :
Exactement.
Frédéric :
Merci beaucoup !
Mathieu :
Je voudrais juste qu’on voit quelques images d’un autre chasseur de
fantôme qui fait de très belles photos qui s’appelle Simon Marsen (il
écorche son nom avec un accent français), que vous connaissez bien…
Erick,
prononçant correctement : Sir Simon Marsden !
Mathieu,
reprenant la bonne phonétique : Simon Marsden. Parce qu’il est
anglais.
Erick :
Il est anglais. C’est LE spécialiste au monde…
Frédéric,
insistant avec ironie : Il s’appelle ?
Des photos de Simon Marsden passent à
l'écran.
Erick :
Simon Marsden. A travers ses photos, à travers son travail, il essaie de
faire ressentir ce qu’on peut…
Frédéric :
Ah oui, c’est le travail de (avec un accent anglais exagéré)
Simon Marsden !
Mathieu :
Lui, il habite dans un lieu hanté ?
Erick :
Il habite dans un presbytère hanté. Et d’ailleurs, un scoop qu’il
m’autorise à donner ce soir. Beaucoup de ses livres sont anglais
[NDR :
en langue anglaise] mais il sort l’année prochaine un livre
exclusivement consacré à la France hantée…
Frédéric,
toujours cynique : … signé Simon Marsden
Erick :
On peut d’ailleurs voir ses photos à travers Maison-Hantee.com.
|
Mathieu joue avec le détecteur de champs
électromagnétiques.
Mathieu,
amusé : Il n’y a absolument aucune présence à l’endroit où vous
vous trouvez !
Frédéric :
Il n’y a aucune présence à l’antenne de toutes manières. Souvent, c’est
ce qu’on me dit : "Fred, tu n’as pas beaucoup de présence à
l’antenne". (Rires)
Mathieu &
Frédéric : Merci Erick ! |
Frédéric :
Et puis surtout Maison-Hantee.com ! Et au cas où vous le recherchez…
Simon Marsden, qui fait de très belles photos également !
Mathieu :
Mais ces livres s’arrachent à prix d’or. Attention ce sont des
collectors !
Frédéric, jouant avec l’accent anglais :
De Simon Marsden ?
Mathieu,
entrant dans le jeu : De Simon Marsden !
Frédéric :
Celui est présent chaque semaine, qui n’est pas un fantôme, c’est
Gabriel Kinsa !
Mathieu :
Mais on ne sait pas, finalement, si ce n’est pas un fantôme parce que,
moi, je le vois à chaque fois arriver avec un long manteau noir, en
courant dans les couloirs. Il fait "hou !!!"…
Frédéric annonce l’invité suivant,
s’amusant une dernière fois avec la sonorité anglaise du nom de Simon
Marsden.
Ambiance après le direct
"03h00 : L'heure de l'étrange est
terminée. Je n’ai pas pu approfondir certains points car les questions
étaient nombreuses et fusaient à un rythme soutenu. Parfois les deux
animateurs posaient leurs questions en même temps, ce qui rendait
l’exercice difficile. Cependant, dans l’ensemble, je suis satisfait car
c’est certainement le temps d’antenne le plus long qu’il m’ait été
donné. À l’origine, le temps qui m’était accordé était de 11 minutes. Au
final, j’ai obtenu 27 minutes ! Un record pour une émission TV.
Après ce direct, je reste à discuter
autour d’un verre de vin avec certains invités et les animateurs.
L’un des présentateurs me fait part des expériences étranges qu’il a
vécues durant sa vie. Le débat est passionnant et l’heure tourne dans
une ambiance bon-enfant. Il est tard - voire tôt diront certains ! - et
la fatigue commence à se faire sentir. Je dois fuir avant le lever du
soleil au risque de me désintégrer comme le Nosferatu de Murnau.
Je regagne donc mon tombeau jusqu’à ma prochaine intervention sur les
ondes…"
O.V.
*****************************************************************
Première en direct :
"Toute la nuit, ensemble"
Une émission co-animée par Frédéric Bénudis et Miruna Coca-Cozma
Samedi 8 octobre 2005, de 02h00 à 03h00
Sur France 5 (câble, satellite et TNT)
>>
Le site de l'émission
Pour en savoir plus sur les sujets
abordés pendant l'émission :
>> Erick
Fearson, maître de l'étrange
>>
L'Abbaye
hantée de Mortemer
>>
Simon Marsden, révélateur de spectres
>>
Journal d'un chasseur de fantômes
©
Illustrations :
Images extraites de l'émission |