>> Entretien 2nde partie

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"Pour ceux qui croient, aucune explication n'est nécessaire. Pour ceux qui ne croient pas, aucune ne serait suffisante." Joseph Dunninger 1892-1975 (mentaliste américain)

Depuis fort longtemps maintenant, nous recevons sur Maison-Hantee.com un abondant courrier concernant les lieux hantés et les fantômes. Vous êtes nombreux à vous poser des questions sur ce sujet : Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi hantent-ils nos maisons ? Comment les détecter ? Peut-on entrer en communication avec eux ? Peut-on les chasser d’une maison ? Pour répondre à toutes ces questions, ainsi qu’à d’autres concernant ces phénomènes, nous avons demandé à notre spécialiste de l’étrange, Erick Fearson, de faire la lumière sur ces zones d’ombre.

Une interview exclusive par Maison-Hantee.com (1ère partie)

Maison-Hantee.com : Parallèlement à votre activité de mentaliste, vous êtes depuis plusieurs années déjà chasseur de fantômes. En quoi cela consiste ?

Erick Fearson : La tâche du chasseur de fantômes consiste à comprendre la cause, le sens et l’origine d’une hantise puis, pour la majorité des traqueurs de spectres, d’apporter une explication rationnelle liée à ces phénomènes. Apporter une explication rationnelle, donc scientifique, m’intéresse moins que l’aspect artistique, symbolique, psychologique et spirituel de ces phénomènes.
 

Personnellement, prouver l’existence ou l’inexistence des fantômes et des phénomènes de hantises n’est pas mon but premier. Imaginez un instant que nous puissions donner une explication rationnelle à tous ces phénomènes. Alors le mystère s’évanouit ou, tout du moins, une certaine forme de mystère. Sans ce mystère, plus d’intérêt et de poésie, en tout cas pour moi. Faire l’expérience du mystère est, je trouve, beaucoup plus enrichissant. L’explication d’un phénomène n’est pas un but en soi.

Je préfère donc et de loin susciter la réflexion à travers ces manifestations surnaturelles. Susciter la réflexion pour poser un autre regard sur le monde qui nous entoure et nous permettre d’en apprendre davantage sur nous-mêmes. Car j’estime que chaque histoire de fantômes, chaque cas de hantise a quelque chose à nous enseigner sur notre façon de penser, d’agir et de fonctionner autant que sur notre façon d’appréhender la vie. Vous aurez compris ici que c’est le facteur humain qui m’intéresse plutôt que le facteur technique et scientifique. J’avoue cependant utiliser durant mes chasses aux fantômes certains appareils de mesure, donc scientifiques, pour conforter et confirmer objectivement mes intuitions. Alors sachons élever le débat en nous posant la véritable question concernant ces manifestations surnaturelles : Chercher le « Pourquoi » plutôt que le « Comment ». C’est pourquoi je me sens plus proche du travail d’un chasseur de spectres comme Simon Marsden, dont je suis un fervent admirateur, plutôt que d’un Troy Taylor ou d’un Andrew Green. Disons que je me situe entre ces deux visions des choses par ma façon de penser et de fonctionner.

Maison-Hantee.com : Croyez-vous sincèrement aux fantômes ?

Erick Fearson : (Rires) C’est une évidence ! Les histoires de fantômes m’ont toujours fasciné et ce, depuis l’enfance. Cela fait maintenant plus de 20 ans que je m’intéresse de près aux phénomènes de hantises.
 

Avec le temps, j’ai cherché à en savoir plus. Malgré quelques doutes quant à l’existence de ceux-ci, j’avais au fond de moi, la conviction qu’ils existaient. L’important n’étant pas de croire ou de ne pas croire. La chose importante étant de croire ou non consciemment. Comprenez par là, de savoir pourquoi on croit ou pas à ce type de phénomènes. La majorité des personnes qui croient ou pas à l’existence des fantômes n’ont pas vraiment étudié le sujet en profondeur.

Leurs croyances est issue des stéréotypes, de leurs lectures ou de ce qu’on leur a dit sur ce sujet, mais pas de leur expérience ni de leur réflexion personnelle. En un mot comme en cent, ils sont conditionnés par l’image du fantôme que véhicule la société. En conséquence de quoi, j’ai donc naturellement cherché à en savoir plus. J’ai pris conscience de l’ampleur de la tâche en m’apercevant qu’il existait peu de choses dans ce domaine. Les informations sérieuses et disponibles concernant les fantômes et plus généralement les hantises sont rares. La plupart des informations existantes sont soit anglo-saxonnes ou soit trop anciennes ou alors peu fiables. Telles celles que l’on retrouve sur internet par exemple. Mais après des années de recherches et d’enquêtes sur différents lieux hantés, ma croyance s’est transformée en certitude.

Maison-Hantee.com : Pourriez-vous nous parler un peu plus de la cause, du sens et de l’origine d’un fantôme ?

Erick Fearson : La cause est l’événement qui a permis la naissance d’un fantôme. La vaste majorité des hantises dans le monde sont créées par le résultat direct d’une mort soudaine, violente et inattendue. Les événements horribles qui peuvent causer une mort soudaine sont nombreux : assassinat, suicide, accident d’automobile, etc… La cause d’un fantôme est l’instant précis où la vie a été brutalement enlevée. La cause est la première pièce du puzzle, mais ce n’est que le début d’une hantise.
Ensuite nous avons le sens. Le sens d’une hantise est la raison interne et externe au « pourquoi » un fantôme se manifeste. La cause crée la raison de la mort d’une personne, alors que le sens nous renseigne sur le pourquoi cette personne est devenue un fantôme. Il y a des facteurs internes et externes qui décident si un fantôme reviendra hanter un lieu. Les raisons internes surgissent quand un spectre refuse d’abandonner sa vie passée. Il y a une raison psychologique sous-jacente chez le fantôme qui fait qu’il existe intentionnellement en tant que fantôme. Ses émotions internes sont la racine du problème. Un fantôme sent que sa vie d’homme n’est pas encore achevée. Les raisons internes sont si profondes qu’il en est le prisonnier et continue de hanter un lieu.
Il y a aussi des raisons externes qui « piègent » un fantôme. Un accident d’automobile violent peut être si puissant que l’environnement naturel enregistre ce terrible accident. Le spectre se trouve alors piégé de façon récurrente par cette circonstance externe. Il se manifeste parce qu’il n’a pas d’autre choix.

Maison-Hantee.com : Ce qui nous amène à l’origine d’un fantôme…

Erick Fearson : Tout à fait. L’origine est l’histoire et le passé de l’individu devenu fantôme. Sa personnalité et les événements qui eurent lieu durant son existence sont la clé permettant de comprendre l’origine d’un spectre.
 

Le comportement, les traits de caractères et les qualités développent la personnalité d’un homme. Sa forte personnalité et les événements de son existence se combinent pour aider à construire les fondations d’un fantôme. Prenons l’exemple d’un jeune homme qui a trouvé l’amour, qui est à l’aube d’une grande carrière et qui projette d’acheter une magnifique maison. Plus simplement, disons que tout se passe très bien dans sa vie alors que survient brusquement un effroyable accident lui ôtant la vie.

Nous avons là la formule idéale permettant de créer un fantôme. Nous ne pouvons pas émettre la certitude absolue que cet homme le deviendra définitivement, parce que sa vie s’est brusquement arrêtée. Mais la personnalité et la vie de cet homme peuvent accréditer cette thèse. Si cet homme devient un fantôme, alors les expériences de sa vie passée seront liées à sa condition de spectre. Le fantôme de cet homme peut être à la recherche de son amour perdu ou se manifester sur le lieu de son travail ou peut également apparaître devant la maison qu’il projetait d’acheter. La façon dont un fantôme va agir est le résultat direct du caractère de la personne et de la vie qu’il a vécu.

Maison-Hantee.com : Ce n’est pas un peu compliqué tout ça ?

Erick Fearson : Non je ne le crois pas. Pour être plus clair, je fais là une synthèse rapide :  la cause d’une hantise est presque toujours liée à un événement tragique survenu brusquement dans la vie d’une personne.
Le sens d’une hantise tourne autour de la sensation de confusion, de perte et du désir de regagner une vie passée.
Enfin l’origine d’une hantise est typiquement le cas d’un individu avec une forte personnalité et possédant un quotient émotionnel élevé qui le relie à des événements de sa vie. Quand la mort survient, ces personnes refusent de laisser leur vie.
Quand tous ces éléments favorables se combinent entre eux, nous avons les conditions idéales pour créer un fantôme. Beaucoup de fantômes suivent ce schéma, mais chaque spectre est différent et il y a toujours des cas qui ne rentrent pas dans ce schéma classique. C’est pourquoi chaque spectre est unique et mystérieux et doit être étudié en profondeur.

Maison-Hantee.com : Grâce à ces éléments, nous pouvons donc définir ce qu’est un fantôme ?

Erick Fearson : Il est difficile de donner une définition exacte de ce qu’est un fantôme, car comme je le dis, chaque cas est différent. De plus, la population à tendance à faire l’amalgame entre les fantômes, les revenants, les esprits, les poltergeists, alors qu’il y a une différence entre tous ces termes. Selon la croyance populaire, il s’agirait de la manifestation surnaturelle de l’âme d’un défunt. Ce n’est pas aussi simple que ça. Personnellement, je pense que ce n’est pas forcément le cas, en tout cas bien souvent. Ce qui est sûr, c’est que ce sont des masses d’énergies qui modifient l’environnement dans lequel ils se manifestent. Les spectres peuvent apparaître n’importe où et à n’importe quel moment, mais les endroits où ils se manifestent ont souvent été le théâtre d’événements tragiques et violents. Ils peuvent être entendus et sentis mais pas forcément être aperçus… Et le contraire est aussi vrai. Les fantômes peuvent aussi apparaître sous une forme humaine, sous une forme brumeuse ou de masse lumineuse. Ils peuvent aussi agir sur notre monde physique en déplaçant des objets ou fermer et ouvrir les portes et les fenêtres. Ils peuvent agir sur les circuits électriques. Certains semblent « intelligents » et interagissent avec les vivants alors que d’autres semblent ignorer notre présence. Comme vous le voyez, il est difficile voire impossible de coller une étiquette sur chaque fantôme et de définir précisément ce qu’ils sont. Chacun a sa spécificité. De plus, il ne faut pas occulter les « fantômes » créés par notre propre psychisme. Nous pouvons cependant définir des constances et ainsi les classer dans plusieurs catégories.

Maison-Hantee.com : Pourriez-vous nous parler de ces différentes catégories ?

Erick Fearson : Il serait trop long d’énumérer et d’expliquer ici chaque catégorie, mais je peux néanmoins vous parler des principales classifications. En premier lieu, nous avons ce que l’on défini par "apparitions de crises". Ces fantômes apparaissent généralement aux intimes (famille, proches amis…), juste avant ou peu de temps après la mort, parfois même à l’heure exacte de la mort de la personne. D’ordinaire, ils apparaissent dans un délai de 1 à 4 jours suivant le décès, rarement après. Ces apparitions semblent se manifester avant de rejoindre l’autre monde, pour dire un dernier au revoir, pour exprimer leur amour ou pour aider les vivants à effacer la douleur liée au décès.
Nous avons ensuite ce que nous appelons les hantises résiduelles appelées aussi "apparitions atmosphériques". Ce sont les fantômes que nous rencontrons le plus souvent. Il s’agirait d’une « empreinte » visuelle et/ou auditive laissée par un événement émotionnellement fort et souvent dramatique du passé dans le lieu où s’est produit cet événement. En clair, l’endroit aurait mémorisé une scène du passé et, sous certaines conditions, rejouerait inlassablement celle-ci à la manière d’un vieux film qui serait diffusé en boucle, encore et toujours. Avec le temps, ces scènes auraient tendance à s’effacer progressivement jusqu’à disparaître complètement. C’est typiquement le type de fantôme qui ignore la présence des vivants. Comme une majorité de spécialistes dans ce domaine, je pense qu’il ne s’agit pas là de l’esprit des défunts. C’est juste une image (une apparition donc) et/ou un son qui se répète dans le temps.
 

Les fameux "bruits de pas fantomatiques" rapportés dans beaucoup de cas de hantises, sont un parfait exemple de ce phénomène. La théorie la plus populaire de ce type de hantise peut être trouvée dans le champ de la physique quantique. Il semblerait que des particules de lumière seraient suspendues dans l’atmosphère. Celle-ci serait en sommeil jusqu’à ce que certaines conditions les stimulent. Quand elles sont stimulées, ces particules se mettent à vibrer et de ce fait provoquent une projection holographique d’un événement passé.

Ces apparitions peuvent êtres perçues seulement à une certaine distance et sous un certain angle. C’est pourquoi plusieurs personnes réunies dans le même lieu seraient capables de voir ces apparitions alors que d’autres ne verraient rien du tout. Les apparitions de voitures, de trains, d’avions, de bateaux fantômes, tel le Hollandais Volant ou la Mary Celeste, font parties des hantises résiduelles. Ces moyens de transport ne possédant pas d’esprit, pas d’âme, cela vient confirmer une fois de plus, le fait que tous les spectres ne sont pas forcément les âmes des défunts. Nous pouvons aussi classer dans cette catégorie, les apparitions historiques ainsi que les apparitions récurrentes.

Maison-Hantee.com : Qu’est-ce qu’une apparition récurrente ?

Erick Fearson : Une "apparition récurrente" est un fantôme qui apparaît de façon cyclique et qui, en règle générale, ne se manifeste qu’une fois par an à une date précise. La date de l’apparition correspond à un jour bien précis qui a une signification pour le spectre. Celle-ci peut être la date de sa disparition ou bien encore une date d’anniversaire. Les armées spectrales perçues sur un ancien champ de bataille sont à classer à la fois dans cette catégorie et dans celle des apparitions historiques. Mais je le répète, ces apparitions n’essayent pas d’établir un contact avec notre monde. Elles ne sont même pas conscientes de notre présence.

Maison-Hantee.com : Et pourtant il semble que certains fantômes cherchent à communiquer avec les vivants, non ?

Erick Fearson : J’en viens justement à cette autre catégorie. Contrairement aux hantises résiduelles, les fantômes de cette catégorie semblent avoir une conscience puisqu’ils cherchent à communiquer avec nous. C’est ce que l’on appelle une "hantise intelligente". Je précise que malgré les idées reçues, ce type de hantise est plus rare qu’il n’y paraît. Cette catégorie est, en général, celle qui effraye le plus les gens. Ces fantômes essayent d’accaparer l’attention des vivants. Ces spectres sont connus pour cacher ou déplacer des objets, éteindre et allumer les lampes et autres nuisances. On peut les comparer à un enfant qui recherche de l’attention, mais ne sait pas comment s’y prendre. Dans ce type de hantise, le fantôme recherche l’aide des vivants pour l’aider à passer dans l’autre monde ou pour demander aux vivants d’accomplir une tâche bien précise.

Maison-Hantee.com : C’est le cas des poltergeists ?

Erick Fearson : L’étymologie de ce mot vient de l’allemand et se traduit par « esprit frappeur ». Je pense que je vais décevoir beaucoup de monde, mais les poltergeists n’ont rien à voir avec les fantômes. Il s’agit plutôt d’un cas de psychokinèse (PK) inconscient déclenché par une personne présente dans le lieu où se déroule le phénomène. Les parapsychologues se sont aperçus que les personnes responsables de ces poltergeists sont essentiellement de jeunes adolescentes qui ne sont même pas conscientes qu’elles provoquent elles-mêmes ces phénomènes ! On peut remarquer des constances dans la personnalité de ces jeunes filles. Dans la grande majorité des cas, celles-ci souffrent de troubles psychoaffectifs. Elles sont généralement introverties et refoulent toutes leurs émotions telles que l’anxiété, la colère, la dépression, les phobies, les obsessions, l’hystérie et parfois la schizophrénie… Les manifestations tendent à diminuer et à s’arrêter quand la personne responsable de ces poltergeists passe le cap de l’adolescence, ou quitte le lieu, ou bien encore quand les tensions émotionnelles et psychologiques de la jeune fille sont résolues. De plus un poltergeist peut, dans de très rares cas, se révéler dangereux. Ce qui n’est pas le cas d’une hantise.

Maison-Hantee.com : Voulez-vous dire que les fantômes ne sont pas méchants ?

Erick Fearson : Tout à fait. Je n’ai jamais entendu parler d’un spectre blessant ou tuant un vivant. Un fantôme n’est ni malveillant ni bienveillant, quoi que cette dernière affirmation n’est pas tout à fait exacte. Certaines apparitions tendent à veiller sur les vivants. Mais en règle générale, les spectres sont neutres. Les apparitions néfastes et démoniaques ne se rencontrent bien souvent que dans les films hollywoodiens et dans la littérature d’épouvante. Ce qui est le cas par exemple, de la hantise bien connue d’Amityville (NDR : voir notre article à ce sujet). Ce fait divers à été monté en sauce par les médias et chacun, comme c’est bien souvent le cas, a extrapolé et a interprété ce fait divers dramatique. C’est notre interprétation de ces phénomènes à travers les images de l’inconscient collectif et les archétypes du revenant qui les rendent méchants. Nos peurs sont aussi responsables de cette vision des choses. Le « facteur peur » doit être pris en compte dans chaque cas de hantise.

Maison-Hantee.com : Que voulez-vous dire ?

Erick Fearson : Le pouvoir de la peur est souvent sous-estimé dans les cas de hantises. La peur peut contrôler et manipuler n’importe quelle situation et peut altérer notre perception de la réalité. Une personne croyant vivre dans une maison hantée est programmée à croire qu’elle expérimentera certaines activités paranormales : portes qui s’ouvrent et se ferment, étranges bruits, apparitions, bruits de pas inexpliqués, etc… Les gens peuvent voir ou entendre n’importe quoi quand ils s’attendent à voir des fantômes.
Quand la peur a pris le contrôle sur un événement, celui-ci devient quelque chose de surnaturel et cela, même s’il existe une explication rationnelle derrière cet événement. Même les personnes qui vivent avec de vrais fantômes peuvent tomber dans ce piège. Si quelqu’un vit avec un spectre et que son chat meurt brusquement, cette personne aura tendance à croire que le fantôme en est le responsable, et cela même si ce n’est pas le cas. La peur apporte la croyance que chaque incident de la vie quotidienne est surnaturel car provoqué par la hantise. Une porte claque ? « C’est le fantôme ! » La voiture tombe en panne ? « C’est le fantôme ! » La peur engendre une panique irrationnelle qui doit être contrôlée au risque sinon de percevoir chaque incident quotidien comme un événement surnaturel.
La peur est une émotion humaine naturelle. C’est un instinct de survie. Cette peur de l’inconnu nous permet à la façon d’un signal d’alarme, d’éviter le danger et de nous garder en vie. La peur irrationnelle des fantômes peut être maîtrisé à travers l’éducation et la compréhension. Plus une personne apprend et comprend ce qui se cache derrière les fantômes, moins celle-ci en a peur. C’est pourquoi il me semble intéressant ici d’amener une meilleure compréhension du sujet et ainsi d’éduquer les gens sur ce sujet. (NDR : lire aussi le chapitre 6 de notre dossier consacré aux maisons hantées)

Maison-Hantee.com : Il y a donc certains facteurs psychologiques dans les phénomènes de hantises ?

Erick Fearson : Bien sûr ! En aucun cas, il ne faut négliger les facteurs psychologiques, et cela dans chaque cas de hantises. Il est important de comprendre que l’esprit humain peut involontairement créer une hantise et la peur qui en découle. Bien évidemment, cela ne veut pas dire que notre imagination soit responsable de chaque cas de hantise. Ce serait une vision simpliste des choses.

Maison-Hantee.com : Quels sont les outils que vous utilisez durant une chasse aux fantômes ?

Erick Fearson : Voici quelques outils de base qui devraient se trouver dans chaque sacoche du chasseur de spectres : carnet de notes, montre, lampe torche, bobine de fil, rouleau adhésif, talc, peinture phosphorescente, trousse à pharmacie, mètre-ruban, craie, bougie, bible, crucifix, carte géographique du lieu, magnétophone à cassette pour les EVP (Electronic Voice Phenomena) et enregistreur numérique, appareil photo numérique et argentique, détecteur de mouvement, thermomètre classique à mercure, thermomètre à infra-rouge et thermomètre digital, détecteur EMF pour mesurer les champs electro-magnétiques. Vous pouvez, si votre budget le permet, ajouter à cet équipement un caméscope avec de préférence une fonction « nightshot » pour pouvoir filmer de nuit et pourquoi pas une caméra thermique. Optionnellement, vous pouvez utiliser un pendule, une baguette de radiesthésie et/ou un "Oui-ja" board. Mais ces accessoires n’ont aucune valeur objective bien évidemment. Je possède la plupart de ces équipements, mais je ne les utilise pas tous en même temps et les outils qui me sont le plus utiles sont mes intuitions, mon bon sens, mes connaissances, mon expérience et mon recul sur le sujet. Sans ces dernières qualités, aucun outil précité ne vous sera utile. De plus, vous devez avoir maîtrisé le fonctionnement de chaque appareil et la façon de vous en servir durant une chasse aux fantômes. Dernier conseil : je vous invite à prévoir un thermos avec du café et quelques sandwichs, car l’attente est parfois longue et la nuit souvent froide (rires). Bien sûr, ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, car avant d’entreprendre une chasse aux fantômes, il y a tout un travail à faire en amont concernant le lieu hanté.

Maison-Hantee.com : Quel est ce travail ?

Erick Fearson : Avant toute chose, vous devez enquêter sur l’histoire de ce lieu, l’origine de la hantise, la topographie du lieu et en apprendre le maximum sur les différents propriétaires qui ont habité cet endroit.
 

Voici quelques questions que vous devez vous poser : Y a-t-il eu des drames qui se sont déroulés sur ce site (assassinats, suicides, accidents mortels..) ? Y avait-il une ancienne construction sur ce site (cimetière, lieu de culte…) ? Qui a habité ce lieu et quelle était la personnalité de ces personnes ? Enfin, interrogez le voisinage. Si vous trouvez des témoins, c’est encore mieux mais cela demande beaucoup de tact pour leur faire parler de ce qu’ils ont vécu.

De plus, vous devez garantir l’anonymat de chaque témoin et devrez savoir faire le tri entre les affabulateurs et les personnes sincères. Cela vient avec l’expérience et vous devrez être fin psychologue. Mais continuons ce travail, car la façon dont vous devez vous y prendre pour interviewer les témoins me demanderait plusieurs pages. Faites des recherches dans les livres, consultez les anciens articles de journaux, les archives de la bibliothèque régionale, ainsi qu’internet… Apprenez-en un maximum sur la manifestation en question. Quelles sont ses caractéristiques ? À quel endroit précisément à lieu cette hantise ? À quel moment du jour ou/et de la nuit se manifeste-t-elle ? Est-ce à une heure ou une date précise ? Comment se traduit concrètement cette manifestation ? Bruits, odeurs, voix, images… ? Des objets se trouvent-ils déplacés ? Si oui, quels sont ces objets et peuvent-ils avoir un rapport avec la personne supposée hanter le lieu. En bref, ne laissez rien de côté. Une fois que vous avez réuni toutes ces informations, analysez-les et seulement après avoir fait ce travail, déplacez-vous sur le lieu. Évitez de vous y rendre seul et prévenez vos proches de votre destination car on ne sait jamais : tout peut arriver... Si, durant votre chasse aux fantômes, vous expérimentez des phénomènes bizarres ou « paranormaux », vous devez éliminer toutes les explications naturelles avant de vous tourner vers une explication surnaturelle.

Maison-Hantee.com : Tout le monde peut-il s’adonner à la chasse aux fantômes ?

Erick Fearson : Si vous avez des convictions religieuses ou que vous avez des idées préconçues sur le sujet, alors ce n’est pas la peine de vous lancer dans l’aventure. C’est voué à l’échec.
 

Si vous êtes spiritualiste et donc que vous êtes persuadé que les fantômes sont l’âme des défunts, je vous dirais la même chose. De la même manière, si vous êtes un sceptique et un rationaliste incurable, laissez tomber. Personnellement, le rationalisme est aussi une croyance. La croyance en laquelle seules les choses et les phénomènes explicables, selon l’état de nos connaissances actuelles, existent et ont le droit de citer. Raisonnement absurde et prétentieux bien sûr. Ayez l’esprit ouvert sans pour autant tomber dans les extrêmes.

Avant de vous lancer dans l’aventure, vous devez savoir pourquoi vous voulez pratiquer une chasse aux spectres. Quelles sont vos motivations ? Vos buts ? En quoi cela vous intéresse-t-il ? Si c’est pour vous faire un « trip » ou juste pour le fun, laissez tomber ou allez faire un tour à Phantom Manor à Eurodisney…

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>> 2nde partie de l'entretien sur les fantômes

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Pour aller plus loin :

>> Conférence d'Erick Fearson sur les fantômes et les hantises

>> Ghost Stories et visites de lieux hantés

© Copyrights images : Tous les visuels sont extraits d'émissions de télévision à l'exception du portrait en noir & blanc réalisé par Philippe Prost.

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