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Voulant fuir
l’effervescence de l’Ovalie, Erick Fearson s’est rendu à
Deauville pour assister à la 33e édition du Festival du film
américain.
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Six
jours dans les salles obscures, à décortiquer les
toiles, en compétition ou non, fantastiques ou non. Des
dizaines de cafés, des milliers de pas, des heures
d’attente, des centaines de flashs, des personnalités,
des coups de cœur, des horreurs, de l’amour et de
l’humour noir. Deauville est une mise au point. Une
séance chez le psy qui permet de résoudre chaque année
la crise existentielle qui secoue les Etats-Unis :
Qu’est-ce qui fait vibrer l’Amérique du 7e art à
quelques jours de l’anniversaire du 11 septembre ? La
guerre en Irak ou la difficulté de trouver l’amour ?
Pour prendre le pouls d’une conscience collective, on
dit qu’il faut décrypter le cinéma d’un pays, en
particulier ses films fantastiques. Verdict : il est
temps aux cinéastes américains d’exorciser certains
démons. Soutenu par un florilège de stars, ce festival a
révélé quelques perles. Or, pour Erick, les bonnes
surprises du cinéma sont souvent là où on les attend le
moins. |
Funérailles
hilarantes, chambre d’hôtel hantée, beautés asiatiques, hommage
au pop-art, atmosphères newyorkaises et frères Farrelly. Tout y
était pour contenter notre chasseur de fantômes sur pellicule
qui lève un peu plus le voile sur ses goûts. Pourvu qu’il n’y
ait pas de dieux du stade ! Et, en prime, ses premières
réactions sur le film "1408" qui sort en France en janvier 2008.
L'histoire d'un chasseur de fantômes qui s'enferme toute une
nuit dans la chambre d'un hôtel hanté. Tout un programme...
Journal du
festival, par Erick Fearson
L’heure est grave.
Une malédiction s’est abattue sur
le pays.
Quoi que vous fassiez, où que vous
alliez, vous ne pouvez éviter le tapage médiatique bien huilé
qui se fait autour de la Coupe du Monde de Rugby. Les médias,
manipulateurs en puissance, nous font croire que toute la
population française se passionne pour ces jeux du cirque
contemporains. En plus d’être un véritable fléau, c’est un
véritable business auquel il est difficile d’échapper, d’autant
plus que "l’événement" ne fait que commencer, au moment où
j'écris ces lignes.
Damned ! Le pire est à venir !
Vais-je devoir supporter cet
événement qui n’en est pas un ? Vais-je me laisser asphyxier par
la masse populaire glorifiant ces nouveaux gladiateurs ? En
clair, le cauchemar du Mondial de Football de 1998 va-t-il se
reproduire ? Pas pour moi en tous cas. Car j’ai trouvé ma bulle
d’oxygène. C’est le 33e Festival du Cinéma Américain de
Deauville.
Je fais mes valises et je me rends
illico presto dans la station balnéaire normande, bien connue
pour ses planches et justement, pour son festival. Enfin un peu
de culture dans un monde de brutes !
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Le festival est en
effervescence depuis trois jours. Le tout Hollywood se
retrouve concentré dans un petit périmètre. Jugez
plutôt. Parmi d’autres stars, Brian de Palma, Sydney
Lumet, Michael Douglas, Matt Damon,
George Clooney,
Monica Belluci, Angelina Jolie et bien sûr Brad Pitt. Ce
dernier a d’ailleurs provoqué une petite émeute. Et la
semaine n’est pas finie ! Loin de moi cette frénésie qui
secoue les fans dont j’ai du mal à comprendre
l’attitude. Je préfère me réfugier dans les salles
obscures et savourer, je l’espère, le cru 2007 du
septième art.
Ce festival n’étant pas
spécifiquement dédié au cinéma fantastique, je vous
confie aussi mes notes sur les autres genres
cinématographiques. Car, contrairement aux apparences,
je ne me nourris pas exclusivement de films
fantastiques. |
Beaucoup d’autres cinémas me
passionnent. Le cinéma asiatique, par exemple. Mais,
rassurez-vous. Amateurs de frissons et de fantômes imprimés sur
pellicule, je ne vous ai point oubliés...
La météo est clémente pour cette
33e édition du Festival américain. Mais après tout,
pourquoi se soucier du soleil puisque je vais m’enterrer dans
les salles obscures ? A moins que ça ne soit pour apprécier,
entre deux films, le défilé de nymphes légèrement vêtues dont
les courbes m’hypnotisent, tout simplement ! C’est quand même
autrement plus agréable que de voir des bêtes de somme courir
sur un terrain de rugby !
Premier jour
Les toiles étant bien plus
intéressantes que tout le reste, je ne perds pas de temps. En
outre, je suis arrivé sur place tardivement. Il me sera donc
impossible de voir l’intégralité de la programmation. C’est
pourquoi je mets l’accent sur les quelques films fantastique
prévus ainsi que sur des œuvres visionnées au hasard, qu’elles
fassent partie ou non de la compétition. Je file vers la salle
pour voir mon premier film. En compétition.
Premier film de Mitchell
Lichtenstein, Teeth est LA
curiosité trash étonnante de ce festival. Dawn est une
adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa
sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du
club de chasteté de son lycée. Étrangère à son propre corps, la
prude Dawn découvre que son vagin a la particularité… d’avoir
des dents ! Elle va utiliser cette "arme" pour castrer les
prétendants qui la séduisent.
C’est sur ce postulat surréaliste que s’appuie le scénario. Ce
qui semble être une intrigue de série Z est-elle aussi
improbable que cela ? Pas tant que ça en fait. Puisque cette
œuvre prend racine dans le mythe du vagin denté, symbole de la
femme castratrice. Ce mythe est présent en Afrique, et notamment
dans la communauté des Bena Lulua du Congo. Ce qui, chez eux,
explique la pratique de l’excision. Dans leur culture, le
clitoris représente une dent à supprimer car il peut blesser
l’homme ou le tuer. Plus concrètement, cette croyance représente
la peur de l’homme envers la femme qui est source de pêché.
Que peut-on penser alors de cette
comédie flirtant avec l’épouvante et aux airs paradoxalement
mélancoliques ? Le thème aurait pu être intéressant à traiter.
Malheureusement, on tombe dans le grand guignol et la
caricature. Le réalisateur nous montre la femme symbolisant
l’amour pur, alors que l’homme est désigné comme un animal
lubrique et primaire incapable de maîtriser ses pulsions et donc
qui ne pense qu’à "ça" ! Ben voyons ! Les clichés sont tenaces.
Le film révèle tout de même un
point positif : l’hypocrisie du puritanisme aux Etats-Unis dont
le réalisateur s’évertue à en montrer la stupidité et l’aspect
sectaire. Il met aussi en scène quelques scènes un peu gores et
racoleuses. En définitive, un petit film pour les soirées
pop-corn. Mais c’est toujours mieux que de regarder le rugby,
non ? Je n’insiste pas ;-)
A la sortie, je croise un ami
photographe qui couvre l’événement. Il me propose de
l’accompagner à un cocktail privé, donné non loin du fameux
hôtel Le Normandy. J’accepte, d’autant plus qu’il n’y a rien qui
m’attire dans la programmation. Après deux coupes de champagne
et quelques petits fours, je décide de quitter le cocktail et
ses "beautiful people".
Deuxième jour
Factory
Girl, de Georges Hickenlooper avec Sienna Miller,
raconte la descente aux enfers d’Edie Sedgwick, l’une des muses
d’Andy Warhol qui plongea dans la décadence en respectant la
sacro-sainte règle "sex, drugs and rock’n’roll". Film que j’ai
beaucoup apprécié. D’une part parce que l’action se passe à
New-York. Or, j’adore l’atmosphère newyorkaise ! D’autre part
parce qu’il nous montre la face cachée d’un Andy Warhol rarement
dépeinte au cinéma. Cette icône de la culture pop'art, presque
intouchable, fut en grande partie responsable de la chute
tragique de sa muse. Notons que ce film fut controversé aux
Etats-Unis et moyennement apprécié par les admirateurs de Warhol
(dixit le réalisateur).
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Je
prends un peu l’air et un café bien serré dans le
"village" du festival. Là où se déroulent, entre autres,
les conférences de presse. J’aperçois
Ben Affleck. Difficile
de ne pas remarquer l’interprète de Daredevil,
puisqu’il dépasse tout le monde d’une tête. Il se prête
à la séance photo avant d’attaquer sa conférence de
presse pour son premier film en tant que réalisateur,
Gone, baby gone. Un
polar, me semble-t-il. Très peu pour moi. Les polars ne
sont vraiment pas ma tasse de thé ! Je m’y ennuie
terriblement à chaque fois. Peut-être parce que je n’ai
jamais vraiment saisi le concept du polar : rechercher
le fin mot de l’histoire. Trop rationnel pour moi.
J’enchaîne avec le deuxième film en compétition présenté
par son réalisateur James C. Strouse,
Grace is gone, dont
le rôle principal est tenu par John Cusack. Il
interprète Stanley Phillips, un fervent patriote et père
de deux enfants, accablé de tristesse lorsqu’il apprend
que sa femme Grace a été tuée en Irak. |
N’arrivant pas à trouver la force
nécessaire d’annoncer la terrible nouvelle à ses deux petites
filles, il décide de les emmener dans leur parc d’attraction
préféré. Un road-movie initiatique, tout en retenue, fort bien
interprété par le talentueux John Cusack. Mais le film traîne en
longueur. Une chose est sûre : les Américains n’ont pas fini
d’exorciser leurs démons de la guerre en Irak. Ce film a
remporté le Prix de la Critique Internationale.
Bien calé dans mon fauteuil,
j’attends avec impatience le début du prochain film qui est
susceptible de nous intéresser. Prenez une pincée du Monde de
Narnia et un soupçon du Secret de Térabithia. Vous
obtiendrez Stardust, le mystère de
l’étoile. Ce film est à classer dans la catégorie
fantastique féerique, avec comme souvent, une quête à accomplir.
Tiré du best-seller de Neil Gaiman, ce récit initiatique entre
dans les classiques du genre.
Un jeune homme assez naïf,
Tristan, qui convoite la plus jolie fille du village de Mur,
s’engage à lui rapporter une étoile tombée du ciel en gage de
son amour. Pour honorer sa promesse, il fait ce que personne
n’avait encore osé faire : il escalade le mur interdit et
pénètre dans le royaume magique de Stormhold…
Le film qui a malheureusement fait
un "flop" aux Etats-Unis s’adresse à tous publics. C’est un bon
divertissement même si ce ne sera pas LE film de l’année.
L’image est bien travaillée. Les effets spéciaux fonctionnent.
La bande originale est excellente et le rythme soutenu.
Cependant, comme tous les films du genre, il est à apprécier sur
grand écran plutôt qu’en DVD, au risque sinon de perdre la magie
de cette aventure fantastique. Nous suivons, avec plaisir, les
péripéties de ces personnages, décalés en permanence. Le casting
fait d’ailleurs rêver : Peter O’Toole, Rupert Everett, Robert de
Niro, Michelle Pfeiffer, Sienna Miller et la jolie Claire Danes
qui possède un charme fou ! Robert de Niro en capitaine
"sanguinaire" déjanté est excellent. De mon point de vue, la
fin, différente du "ils se marièrent et eurent beaucoup
d’enfants…", est une bonne surprise. Teintés d’humour "british",
les dialogues nous changent de l’humour conventionnel et
américain des films du genre. L’intrigue commence même dans
l'Angleterre de l’époque victorienne. Mais ne vous attendez
surtout pas à des univers ténébreux et violents. Cette œuvre est
traitée sur le mode de la légèreté et de l’humour. Pas de
réflexion non plus. C’est un pur divertissement. Point final.
Troisième jour
Vous aimez les atmosphères jazzy ?
Vous aimez New-York ? Vous aimez l’univers psychanalytique de
Woody Allen ? Alors, vous aimerez alors le dernier film de
Robert Cary, Ira et Abby (en
compétition).
Ira, 33 ans, brillant, névrosé et
juif, a tellement de choses à régler que douze années d’analyse
n’ont rien résolu. Abby, 30 ans, est plus douée pour résoudre
les problèmes de ses amies dans le club de gym où elle travaille
que pour vendre des cartes de membre. Pourtant, à leur première
rencontre, l’inimaginable se produit. Ils tombent amoureux l’un
de l’autre…
Cette comédie romantique qui ne
révolutionnera pas le genre se laisse néanmoins regarder avec
plaisir. De plus, c’est l’occasion pour le réalisateur de
fustiger les conventions et la sacro-sainte institution du
mariage. Effectivement, cette galerie de personnages attachants,
tous plus névrosés les uns que les autres, nous démontrent
l’absurdité du mariage, quand il est vécu comme un passage
obligé, "nécessaire" pour bien s’intégrer dans notre société
conventionnelle. J’aime ! L’actrice Jennifer Westfeldt qui
interprète Abby est aussi la scénariste du film. Je dois avouer
que son personnage, possédant spontanéité, naturel et folie
douce, lui confèrent un certain charme.
J’ai d’ailleurs l’occasion de le
vérifier lors de sa conférence de presse après le film. Elle est
tout aussi naturelle et spontanée que le rôle qu’elle incarne,
mais heureusement, pas aussi dingue ! Pour la petite histoire,
Jennifer Westfeldt nous apprend que son rôle est presque
autobiographique, puisque avant d’être actrice, elle a exercé le
même emploi que dans son film. La salle de sport qui sert de
décor est précisément celle où elle a travaillé.
Enfin, cette œuvre possède la plus
belle fin que je connaisse pour une comédie romantique : elle va
bouleverser vos idées reçues sur le mariage, le divorce et
l’amour. Mais chut...
Une rapide pause café avant de
continuer ce marathon cinématographique et me voilà déjà dans la
salle pour la projection de Never
Forever, lui-aussi en compétition.
Présenté par l’actrice principale,
Vera Farmiga, et la réalisatrice, la sud-coréenne Gina Kim, ce
film empreint d’une sensibilité asiatique qui m’est familière,
est tout en finesse. Je retrouve même un peu de Wong Kar-Waï (In
the mood for love) dans cette œuvre que j’aime beaucoup.
La gracieuse Vera Farmiga qui
interprète le rôle de Sophie irradie la pellicule. Sophie est
mariée à Andrew, un brillant avocat d’origine asiatique. Leur
mariage est remis en question lorsqu’ils découvrent qu’ils ne
peuvent pas avoir d’enfant. Afin de sauver leur couple à tout
prix, Sophie entame en secret une série de rapports sexuels avec
Jihah, un travailleur clandestin venu de Corée. Elle paie ce
dernier pour chaque relation sexuelle avec lui jusqu’à ce
qu’elle tombe enceinte. L’amour n’étant jamais simple, des
sentiments naissent entre les deux amants. Des doutes
envahissent Sophie quant à l’avenir de son couple, car elle veut
contenter tout le monde (qui a dit que l’infidélité était une
tare masculine ?). Il n’est donc pas question, du moins au début
de la relation interdite, qu’elle quitte son richissime mari,
play-boy dans toute sa splendeur, et qui s’intègre parfaitement
à la société américaine. Séduite par le pouvoir et la sécurité
matérielle (une femme restant une femme ; sur ce coup-là, je
sens que je vais encore me faire des amies !), l’héroïne devra
faire un choix qui suppose un sacrifice. En tous cas, la
réalisatrice préfère laisser parler les corps à l’écran tout en
restant sobre. Nulle vulgarité ou érotisme "cheap" dans cette
œuvre intelligente et esthétique. Quoi qu’il en soit, c’est une
réussite et le jury ne s’y est pas trompé en lui décernant le
Prix du Jury.
Je prends un peu l’air. Pour tenir
le coup, nouvelle pause café, installé à côté de la salle de
conférence. Soudain, les flashs crépitent. Une frénésie s’empare
des cinéphiles. Que se passe-t-il ? Je m’avance et jette un œil.
Vera Farmiga est là.
Elle signe des autographes avant
d’attaquer sa conférence de presse. Je suis à environ deux
mètres d’elle. Nos regards se croisent. Profondeur et
intelligence. Bien que sa beauté ne soit pas évidente, l’actrice
possède une présence indéniable et un charme fou. On est loin
des actrices-objets, siliconées et surfaites, dont le tour de
poitrine est inversement proportionnel à leur Q.I. Mettent-elles
en avant leurs plastiques pour mieux cacher le vide intérieur
qui les habite ? Veulent-elles servir de fantasmes à des mâles
primitifs "mononeuronisés" ? Le mystère demeure… Une chose est
cependant certaine. Vera Farmiga n’a pas besoin d’artifice. Elle
séduit. Naturellement.
Je ne suis pas particulièrement
enthousiaste pour aller voir le polar du réalisateur Hal
Hartley, Fay Grim, malgré la
présence de Parker Posey dans le rôle-titre. Notons que
l’actrice joue aussi dans Broken English, en compétition.
Mais la présence de Jeff Goldblum, qui se fait trop rare au
cinéma, me pousse à franchir la porte de la salle obscure. Bien
mal m’en a pris. Malgré une réalisation originale, ce polar
d’espionnage et de contre-espionnage est d’une insignifiance
exemplaire et d’un ennui mortel. D’ailleurs, le public ne s’y
trompant pas, commence à déserter la salle. Reste une seule
hâte. Celle de voir le générique de fin défiler sur l’écran.
Suivant.
J’ai plus d’une heure devant moi
avant d’assister à la projection de
1408, la dernière adaptation d’une nouvelle de
Stephen King. Cette histoire de fantômes est évidemment
incontournable pour le chasseur de fantômes que je suis. Et je
ne suis pas le seul. Amassé à l’extérieur, le public attend
fébrilement l’ouverture des portes. De nombreuses célébrités
sont attendues. Seuls ceux qui sont munis du fameux carton
d’invitation auront le droit d’assister à la projection. Inutile
de vous préciser que la salle de 1 500 places va être rapidement
remplie.
Possédant mon précieux sésame, je
n’ai aucun souci à me faire et, par un tour de passe-passe dont
je tairai le secret, je suis déjà à l’intérieur. Dans le hall,
j’attends une amie. Mon regard est attiré par une magnifique et
mystérieuse femme brune qui se tient à quelques mètres. Elle
attend, elle aussi. Sa beauté mystérieuse et ténébreuse irradie
l’endroit. A vrai dire, son visage ne m’est pas étranger. C’est
Julie Dreyfus, grande amie de Quentin Tarentino. Actrice
française qui tient le rôle de Sofie Fatale dans le premier
Kill Bill, c’est une véritable icône au Japon, pratiquement
méconnue en France.
Comme
je me plais à le répéter régulièrement, c'est incroyable
la laideur qui habite un nombre incalculable de jolies
filles dans le showbiz. Avec
Julie Dreyfus, c’est tout le contraire. Il se
dégage de sa personne une intelligence profonde, un
éclat mélancolique, un tempérament solitaire, un regard
lucide et pénétrant et un caractère entier. Je ne sais
pas pourquoi mais j’ai du mal à l’imaginer hantant les
soirées de la jet-set. Ou alors de loin, en observatrice
mystérieuse. C’est pourquoi elle semble dénoter dans ce
contexte où tout un chacun se donne l’illusion de
paraître ce qu’ils ne sont pas. Elle possède une grâce
féline et féminine et une élégance naturelle qui font
que je lui décerne assurément la palme de la plus belle
femme du festival. Amoureuse du Japon, cela augmente son
charme. Mais qu’attendent les producteurs français pour
faire tourner Julie Dreyfus ? Bon allez, je l’avoue. Je
suis tombé amoureux ! C’est grave docteur ? |
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1408 est LE film
fantastique du festival.
Bien qu’il soit un auteur réputé
de romans d’épouvante, Mike Enslin n’a jamais cru aux fantômes
ni aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n’est que pure
invention. Et il a passé suffisamment de temps dans des maisons
hantées et des cimetières pour le vérifier.
En travaillant sur son dernier
ouvrage, il découvre l’existence d’une chambre, la 1408 du
Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts
inexpliquées, souvent violentes. Malgré les mises en garde du
directeur de l’hôtel (lugubre Samuel L. Jackson), Enslin décide
d’y passer une nuit.
Face à ce qu’il va vivre, son
scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n’est plus
de savoir si le paranormal existe, mais d’espérer survivre à la
nuit de tous les cauchemars…
Ce film est une avant-première. Il
n’est donc pas en compétition. Ce qui n’empêche pas la salle du
Centre International de Deauville d’être pleine à craquer. De
nombreuses célébrités sont présentes pour l’occasion. Avant la
projection du film, Frédéric Beigbeder remet le prix littéraire
2007 à l’auteur Américain Jay McInerney pour son roman La
belle vie. Ne cherchez pas de lien avec 1408, il n’y
en a pas !
Une heure et demie de frissons
plus tard.
Tout d’abord, saluons ici la
performance étonnante de John Cusack. Car l’exercice du
huis-clos est loin d’être facile, surtout quand l’acteur est
seul face à lui-même. Ou plutôt, dans ce cas, face aux entités
invisibles de la chambre 1408. Il raconte : « C’était un défi
intéressant car étant seul, toute l’ambiance et la tension des
scènes reposaient entièrement sur moi. Il fallait aussi être
capable de donner par mon interprétation une véritable
matérialité aux visions de mon personnage. C’était très exigeant
au plan du jeu ».
Un challenge pour le réalisateur :
« C’était très intéressant de travailler avec un seul acteur
et dans une seule pièce aussi longtemps. Ce genre de situation
n’arrive pas très souvent au cinéma et il faut être capable de
s’adapter pour que l’histoire reste captivante. Nous n’aurions
pas pu y arriver sans l’énergie dont a fait preuve John. Je
crois qu’il était curieux de savoir s’il était capable de porter
toute l’histoire sur ses épaules. Et il faut bien avouer qu’il a
été à la hauteur et même bien au-delà de la difficulté qu’un tel
rôle représentait ! ». Mikael Hafstrom poursuit : « J’ai
eu beaucoup de plaisir à diriger John Cusack, c’est un excellent
acteur et un homme très sympathique. Il a d’ailleurs transmis ce
charisme à son personnage, malgré le fait que son trait de
caractère le plus marqué soit le cynisme. Sa capacité à se faire
aimer du public était capitale. Pour que les spectateurs soient
emportés par l’histoire, ils devraient non seulement comprendre
le personnage, mais aussi l’apprécier ».
Qu’en est-il du personnage
interprété par John Cusack ? Chasseur de fantômes ou non ?
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Cynique
et désabusé, il a pour nom Mike Eslin et comme
profession chasseur de fantômes. Sa tâche consiste à
visiter les lieux hantés et à consigner le résultat de
ses enquêtes dans des livres destinés à devenir des
best-sellers. À l’instar du guide Michelin qui donne des
étoiles aux meilleurs restaurants, Mike Eslin attribue
des crânes aux différents lieux qu’il visite. Cependant,
c’est avant tout pour lui un business lucratif, car il
ne croit pas aux fantômes. Mais est-ce seulement à des
fins mercantiles qu’il pratique la chasse aux spectres ?
Non, bien évidemment. On découvre au cours du film, que
cet homme a vécu une tragédie avec la mort de sa fille.
Refusant la douleur de la séparation et sombrant dans la
dépression, il tente de trouver ses propres réponses en
explorant le monde de l’invisible. Ne trouvant pas ce
qu’il cherche, il continue son métier sans conviction,
traînant avec lui ses sarcasmes et une sombre solitude.
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Jusqu’au jour où son passé va le
rattraper derrière la porte de la chambre 1408. Au départ, le
héros pense que l’histoire de la chambre hantée n’est qu’une
escroquerie montée de toutes pièces par le directeur de l’hôtel
pour attirer les curieux et ainsi gagner plus d’argent.
Malheureusement, Mike Eslin croisera les fantômes de la fameuse
chambre hantée, mais aussi des proches, tous morts, avec
lesquels il n’a pas tourné la page.
Le film commence par une nuit
d’orage. Un hôtel hanté, archétype même d’une bâtisse habitée
par les esprits. Ce qui n’est pas le cas du fameux Dolphin Hotel
tenu par M. Gerald Olin, qui ne veut pas de mauvaise publicité
concernant les fantômes de la chambre 1408. Il dissuade chaque
personne d’entrer dans la chambre maudite. Ce qui n’a bien
évidemment, aucun effet sur notre héros. Samuel L. Jackson qui
interprète le rôle du directeur de l’hôtel, inquiétant à
souhait, s’en tire fort bien.
Avant que la projection ne
commence, j’avais la hantise (si j’ose dire !) de tomber une
fois de plus sur un énième film regorgeant d’effets spéciaux
nuisant à la crédibilité du film. Surtout quand il s’agit
d’images de synthèse. Ce n’est pas la catastrophe dans ce film,
bien que j’eus préféré moins d’effets spéciaux. Mais fort
heureusement, le réalisateur n’en a pas abusé. Il confie : « Beaucoup
de choses étranges se passent dans la chambre pendant la seconde
et la troisième partie du film. La plupart du temps, tout a été
tourné seulement avec moi et quelques acteurs pour faire les
fantômes et les esprits. Je crois qu’à l’image, cela donne une
ambiance très différente de celle que nous aurions eue si
j’avais été obligé de jouer sur un fond vert en faisant semblant
de voir les choses. (…) Pour ce qui est du jaillissement d’eau
dans la chambre, de sa transformation en bateau et du mur qui
s’effondre, nous avons réalisé le plus possible de choses en
vrai. Le mur est réellement abattu, par exemple. (…) Nous avons
aussi fait attention à ce que les effets s’intègrent
parfaitement à l’image mais aussi au ton et à l’ambiance du
film ».
Notons aussi quelques bonnes
trouvailles de la part de Mikael Hafstrom. La fin saura vous
surprendre. Mais je n’en dirais pas plus ici, au risque sinon
d’en dévoiler trop.
Alors comment le chasseur de
fantômes que je suis a-t-il abordé ce film ?
Que ce soit clair. Je ne
m’attendais pas à voir un film fidèle à la réalité de cet
univers. Nous sommes dans le cadre du pur divertissement. Ce
film n’a pas pour autre but que de celui de vous divertir et de
vous faire sursauter. Et c’est réussi. Nous sommes dans un
registre différent d’œuvres telles que Sixième sens ou
bien encore Les autres qui jouent sur la carte du
réalisme et de la crédibilité.
Quels sont les points de
divergence ?
Tout d’abord, je peux affirmer
qu’il est impossible de pratiquer une chasse aux fantômes
lorsque l’on est aussi incrédule que le héros. Un point de vue
ultra-rationaliste ou, à l’inverse, une attitude de dilettante
sont les meilleurs moyens pour échouer.
Sans compter que l’absorption
d’alcool est fortement déconseillée lors d’une chasse aux
fantômes. En plus d’être peu crédible aux yeux des sceptiques
qui vous accuseront d’avoir eu des hallucinations engendrées par
l’alcoolémie, vous risquez de passer à côté des phénomènes
proprement dits.
Il ne s’agit pas non plus, comme
notre héros, de rester les bras croisés en attendant qu’un
fantôme vous rende visite. Vous pouvez attendre longtemps.
Notons aussi que le caractère impulsif d’Eslin est à proscrire
si vous désirez mener une chasse aux fantômes dans les règles de
l’art. Contrôler ses émotions et surtout ses peurs est une autre
qualité essentielle à posséder pour faire face à l’invisible. Ce
qui ne semble pas être le point fort de notre héros. Cependant,
je conçois que l’interprétation de John Cusack en soit ainsi.
Cela donne un côté plus romantique et "bad boy" à notre
personnage.
Malgré
son scepticisme, Mike Eslin perçoit, en plus de ses
propres fantômes, les spectres censés hanter le lieu. Ce
qui me semble être un non-sens. Car pour percevoir
l’invisible, encore faut-il accepter sa réalité. Il faut
croire pour voir et non voir pour croire. Néanmoins, le
rationalisme de notre héros semble bien être une
contre-réaction née de la perte de sa fille.
Effectivement, ce rejet de l’autre monde est une
conséquence de la non-acceptation de cette perte et
l’espoir déçu de ne pas pouvoir communiquer avec son
enfant, alors que d’autres en sont capables. N’ayant pas
fait son deuil, son attitude autodestructrice mène
forcément à la colère, à la tristesse et à la
frustration. Cela aboutit naturellement au déni de cet
autre monde tellement insaisissable. |
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Deuxième point : les instruments
utilisés par notre chasseur de spectres sont bien évidemment
fictifs. En particulier, je pense à ce tube néon diffusant une
lumière noire permettant ainsi de révéler les fantômes. C’est
très photogénique à l’écran mais cet appareil est totalement
imaginaire. Par contre, l’utilisation du dictaphone est un outil
essentiel dans la sacoche du traqueur de spectres. Pour prendre
des notes, comme le fait si bien Mike Eslin dans le film, ou
bien encore pour enregistrer des E.V.P. [NDLR : Electronic Voice
Phenomena, sons ou voix révélées sur un enregistrement audio
mais non perceptibles à l’oreille au moment de la captation].
Dans ces deux options, l’utilisation de deux dictaphones est
primordiale. Par contre, pas de détecteur E.M.F. [NDLR : Electro
Magnetic Fields, détecteur de champs électromagnétiques], de
thermomètre à visée laser, de caméra à infrarouges ou d’appareil
photo dans l’équipement de notre héros. Or, ces outils sont
pourtant indispensables au chasseur de fantômes.
Enfin, et comme c’est souvent le
cas dans bon nombre de films traitant du sujet, les fantômes
sont présentés comme des entités malveillantes voire maléfiques,
qui cherchent systématiquement à nuire aux vivants. Rien de tout
cela en vérité. C’est aussi absurde que le nombre et la nature
des manifestations spectrales qui se déroulent dans la fameuse
chambre. De toute façon, il me semble que l’évocation du monde
des fantômes dans ce film n’est qu’une astuce scénaristique pour
traiter la névrose et la dépression du héros refoulant son
passé.
Exagérations hollywoodiennes mises
à part, ce film est un bon film fantastique qui devrait
connaître un franc succès dans l’hexagone.
Une question que je me pose. Les
protagonistes du film accepteraient-ils de passer une nuit dans
la chambre 1408 ?
John Cusack répond : « Probablement
pas. En tout cas, je suis sûr que je ne traverserais pas le pays
pour passer une nuit dans une chambre hantée ! Je ne suis pas
très courageux avec ce genre de choses… ».
« Je préfèrerais encore dormir
dehors. J’étais très superstitieux quand j’étais petit et je
crois encore qu’il ne faut pas jouer avec des choses
interdites… » déclare Samuel L. Jackson
Quant à Mary McCormack : « Il y
a bien d’autres chambres où dormir dans cet hôtel. Je n’ai pas
particulièrement peur des fantômes, mais si je peux les éviter
je m’en porte aussi bien. J’irais donc très certainement
ailleurs. »
Et vous, oserez-vous passer une
nuit dans la chambre 1408 ?
***
Quatrième jour
Pas de festival aujourd’hui. Je
suis à Paris, pour une soirée privée de mentalisme sur la Seine.
Cinquième jour
De retour de la capitale. Juste le
temps de prendre un triple café et je m’engouffre dans
l’obscurité rassurante de la salle de cinéma.
Voici LA meilleure surprise du
festival, Death at the funeral
(Joyeuses funérailles en français) du réalisateur Frank
Oz [NDLR : connu du grand public pour avoir été la voix et
l’homme derrière la marionnette de Yoda dans la série des
Star Wars]. Excellentissime ! Ce film est un pur moment de
bonheur. Pour le public aussi, puisqu’il a réservé au
réalisateur, présent dans la salle, une standing-ovation à tout
rompre. De toute façon, avec un titre pareil, je ne pouvais pas
ignorer ce film.
La preuve. Les membres d’une
famille anglaise désunie se retrouvent lors de la veillée
funéraire du patriarche qui vient de mourir. Lorsqu’un inconnu
arrive sur les lieux et menace de faire une révélation sur la
vie intime du décédé, les deux fils vont vraiment tout faire
pour cacher ce secret, plus que dérangeant, aux invités.
Totalement jouissive, cette œuvre
"mortelle" est un chef d’œuvre d’humour noir avec, bien sûr, la
touche anglaise qui va de pair. Le casting et le décor sont
anglais. Les gags sont toujours grinçants et corrosifs. Les
pompes funèbres livrent le corps à la famille quelques heures
avant le début de la cérémonie funèbre… sauf que le corps n’est
pas le bon ! L’introduction donne le ton de cette comédie
caustique.
Dean Craig le scénariste, a eu
l’idée de cette histoire après avoir assisté à l’enterrement
d’un membre de sa famille : « C'était l'enterrement de mon
grand-père il y a quelques années de cela. C'était un moment
très difficile à gérer, très sombre. Mais rien ne se passait
comme prévu. C'était tellement insensé que je me suis dit que ça
ferait un bon point de départ pour une comédie noire. Je
trouvais aussi intéressant et fort ce sentiment qui naît lors de
funérailles : tout le monde se concentre sur le mort mais la vie
continue. »
Pour l’anecdote, j’ai aussi la
surprise de reconnaître, parmi les seconds rôles, un collègue
mentaliste qui est aussi comédien, Andy Nyman, dans le rôle
d’Howard. Andy est l’homme de l’ombre de la star du mentalisme
outre-manche, Derren Brown. En conclusion, Joyeuses
funérailles a tous les attributs du film culte.
Je prends l’air. Quelques cafés.
Et je récupère mon carton d’invitation pour le très attendu
The heartbreak kid (Les
femmes de ses rêves) des frères Farrelly. Le temps de me
préparer et je file vers le tapis rouge, passage obligé des
peoples, où je me prends à faire un peu la star… Deauville
oblige !
Dans la salle, de nombreuses
célébrités sont venues assister à la première mondiale de cette
comédie déjantée. Il y a naturellement une partie de l’équipe du
film. Ben Stiller est absent, mais les frères Farrelly, qui font
le show, sont présents ainsi que les deux héroïnes du film :
Michelle Monaghan, la brune piquante et craquante, et Malin
Akerman, la blonde sexy qui possède des faux airs de Cameron
Diaz.
Le film commence. Les rires
envahissent la salle. Ils ne la quitteront plus. L’humour trash
et gras des frères Farrelly fait mouche.
Eddie tombe sous le charme de la
séduisante Lila, une jeune femme parfaite en apparence. Il la
demande en mariage au bout de quelques semaines. Mais, pendant
leur lune de miel au Mexique, Eddie découvre l’abominable face
cachée de son épouse. Derrière cette comédie, il y a surtout une
critique acerbe du mariage : si vous n’êtes pas marié avant 30
ans, la société vous considère comme anormal, étrange. Il
soulève aussi le problème des couples mariés qui essayent de
culpabiliser ceux qui ne le sont pas, en leur mettant la
pression. Mais si ! Faites un effort et regardez bien autour de
vous. On connaît tous un ou plusieurs couples mal mariés et
aigris qui ne peuvent supporter le célibat des autres. Tiens, il
me semble entendre ce vieil Oscar Wilde me chuchoter à
l’oreille : « Les célibataires devraient payer beaucoup plus
d’impôts. Il n’est pas normal que certains soient plus heureux
que d’autres ».
On aime ou on n’aime pas. Mais nul
doute que le film promet un succès en salle. Personnellement,
même si j’ai apprécié ce regard critique posé sur le mariage,
quelques gags, trop rares, m’ont soutiré des rires. Mais nous
sommes néanmoins en-dessous de l’humour subtil, macabre et acide
de Joyeuses funérailles. La mort me fait davantage rire
que l’amour.
Sixième jour
J’attaque la première projection
de la journée avec Bonneville,
un road-movie à la Thelma & Louise, mais sans violence,
version troisième âge !
Alors qu’elle voit son existence
soudainement bouleversée, Arvilla Holden entame un périple à
travers les Etats-Unis au volant d’une vieille Bonneville
décapotable, accompagnée de ses deux meilleures amies. Bon, ça
va plaire aux détenteurs de la carte vermeille, mais ça n’a
aucun intérêt pour Maison-Hantee.com. Passons rapidement à la
suite.
Le plus français des films
américains, Broken English,
est en compétition. Réalisé par Zoé Cassavetes, il raconte
l’histoire de Nora Wilder, newyorkaise trentenaire qui ne croit
plus en l’amour et aux vertus des relations humaines. Mais,
après une série de rencontres sans lendemain, Nora fait la
connaissance de Julien, un Français qui aime les joies de
l’existence. Autant être franc, ce film d’auteur est d’une
platitude navrante. Melvil Poupaud, dont je trouve le jeu
d’acteur particulièrement pénible à supporter, tient le rôle du
français dragueur, sûr de lui et qui, surtout, n’a pas
grand-chose à dire. En tout cas, il semblerait que les
Américains aient quelques problèmes avec l’amour et les
relations humaines. Car le festival propose de nombreux films
évoquant la difficulté de réussir dans ce domaine. Apparemment,
la réalisatrice dont c’est le premier film, n’a pas le talent de
son père John Cassavetes. Notons pour la petite histoire que
Gena Rowlands qui est la mère de la réalisatrice, incarne dans
le film la mère de l’héroïne. Freud ou Œdipe ?
Voilà. C’était pour moi le dernier
film du festival. Je n’ai pas assisté à la remise des prix car
mon emploi du temps ne le permettait pas.
Mon sentiment sur ce 33e festival
du cinéma américain à Deauville ? L’Amérique va mal ! Elle
affronte de nouveaux démons. En manque de repères et de valeurs
morales, sa société est en crise profonde, surtout en matière de
relations amoureuses.
Une crise d’angoisse me submerge
subitement. Maintenant que ce rendez-vous du 7e art touche à sa
fin, vers quelle contrée dois-je m’exiler pour échapper au
cauchemar de la Coupe du Monde de Rugby ?
E.F.
Palmarès
Grand Prix du
Jury : The Dead Girl de Karen Moncrieff
Prix du Jury : Never Forever de Gina Kim
Prix de la Critique Internationale : Grace is Gone de
James C. Strouse
Prix de la Révélation Cartier : Rocket Science de Jeffrey
Blitz
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>> En savoir plus :
Chronique cinéma sur 1408, par Olivier Valentin
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©
Photographies : Thierry
Valsot (Erick Fearson), Philippe Prost (George Clooney, Ben
Affleck, Julie Dreyfus) et TFM Distribution (John Cusack dans
"1408") |